CATASTROPHES INDUSTRIELLES (repères chronologiques)
1794 Explosion, le 1er septembre, de la poudrerie de Grenelle à Paris, faisant près de 1 000 morts. La prise de conscience des risques technologiques entraînée par cette catastrophe passe pour être à l'origine de la réglementation française marquée par le décret impérial de 1810 sur les établissements dangereux, insalubres et incommodes.
1906 Explosions, le 10 mars, dans les fosses de la Compagnie des mines de houille de Courrières (Pas-de-Calais). Avec 1 099 victimes (sans compter les sauveteurs disparus) et 696 blessés, c'est la plus grande catastrophe minière d'Europe. La cause précise du sinistre ne fut pas déterminée par les différentes commissions chargées du dossier. La plus probable est un coup de grisou suivi d'un coup de poussières, l'inflammation brutale du nuage de poussières de charbon soulevées et de l'oxygène produisant une gigantesque déflagration suivie d'éboulements. À la suite de cette catastrophe dite « de Courrières » et du puissant mouvement revendicatif qui suivit, de profonds changements furent rapidement apportés à la réglementation de ce secteur d’activités.
1921 Explosion, le 21 septembre, d'une usine chimique produisant des engrais azotés à Oppau (Allemagne), due à une modification apportée aux processus de fabrication. On dénombre 561 morts et 1 900 blessés.
1942 Explosion, le 26 avril 1942, dans une mine à Honkeiko (Mandchourie) qui fit 1 549 victimes. C'est probablement la catastrophe minière la plus meurtrière de l'histoire.
1966 Explosion, le 4 janvier, de plusieurs sphères de stockage dans une raffinerie de pétrole à Feyzin (Rhône), à la suite d'une fuite de propane (qui s'est enflammé) provoquée par une erreur de manœuvre de vannes de purge. On découvre à cette occasion le phénomène de B.L.E.V.E. (boiling liquid expanding vapor explosion), explosion d'une cuve de stockage de gaz liquéfié réchauffée de manière brutale. Le bilan est de 18 morts et une centaine de blessés. Des sanctions pénales et civiles seront prononcées.
1974 Explosion, le 1er juin, d'une usine chimique de fabrication de fibres synthétiques localisée à Flixborough (Royaume-Uni). Elle fait suite à une importante fuite de cyclohexane (liée à une rupture de conduits), ce composé s'étant enflammé au contact d'une torchère. Le bilan est de 28 morts et 53 blessés. 3 000 personnes sont évacuées et 1821 maisons et 167 commerces sont endommagés.
1976 Explosion, le 10 juillet, d'une usine chimique localisée à Seveso (Italie), provoquant la formation d'un nuage contenant des dioxines, composés toxiques. Près de 15 000 personnes sont évacuées et 250 cas d'affections cutanées sont recensés. L'exploitant paie 650 millions de francs en dépollution et indemnisation. En 1983, les responsables sont condamnés à des peines d'emprisonnement avec sursis de 2 ans et demi à 5 ans.
1979 Accident, le 28 mars, dans l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Three Mile Island (États-Unis). Un défaut technique, ayant affecté les pompes d'alimentation en eau, suivi d'un enchaînement de défaillances, est à l'origine de cette catastrophe. 45 p. 100 du noyau du réacteur a fondu et des éléments radioactifs se sont échappés dans l'atmosphère. Il n'y a pas eu de victime, et l'irradiation des populations environnantes aurait été faible.
1984 Explosion, le 19 novembre, dans une zone de production et de distribution de combustibles gazeux, de sphères de stockage de G.P.L. (gaz de pétrole liquéfié) par effet B.L.E.V.E., à San Juan Ixhuatepec (Mexique). La rupture d'une canalisation a déclenché une fuite de G.P.L. qui a formé un nuage et s'est enflammé au contact d'une torchère, provoquant ainsi la catastrophe. Dans un rayon de 300 mètres tout a été détruit. On dénombre 500 morts, 7 000[...]
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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