AMIENS CATHÉDRALE D'

La cathédraleNotre-Dame d’Amiens (Somme) est une église gothique du xiii^e siècle. L’édifice (145 mètres de longueur, 70 mètres de largeur au niveau du transept, 42,30 mètres de hauteur) est dû à l’initiative de l’évêque Évrard de Fouilloy (1211-1222). Les travaux débutent par la nef et ses portails en 1220 et se poursuivent dans le chœur en 1241. En 1258, les chapelles rayonnantes sont achevées et, en 1269, le sanctuaire est vitré.

Le plan du monument présente de nombreux points communs avec ceux des cathédrales de Chartres et de Reims : une nef à trois vaisseaux, un transept à bas-côtés, un chœur avec un déambulatoire ; toutefois, le parti amiénois se distingue par un nombre supérieur de chapelles rayonnantes (sept au lieu de cinq), par l’abandon des tours du transept et par le recours au plan rectangulaire, et non carré, pour les deux tours (112,70 mètres de hauteur) de la façade occidentale bâties aux xiv^e et xv^e siècles.

L’élévation intérieure de la nef reprend l’étagement à trois niveaux (grandes arcades, triforium, fenêtres hautes) élaboré aux cathédrales de Chartres et de Soissons. Le volume des grandes arcades diffère du modèle beauceron par leur plus grande hauteur (18 mètres). La nouveauté réside également dans les étages supérieurs que distingue un bandeau feuillagé monumental au-dessus des grandes arcades. Une nouvelle écriture est proposée au niveau du triforium avec des arcatures discontinues à triplets géminés surmontés d’un trilobe, le tout circonscrit par un arc brisé. À l’étage, les fenêtres hautes sont, quant à elles, étendues à 12 mètres au profit d’une composition à lancettes et roses aux écoinçons ajourés.

Dans le chœur, la largeur des fenêtres hautes est diminuée, accentuant l’effet d’élancement. L’impact graphique et esthétique du triforium est rehaussé par un gâble (fronton triangulaire qui couronne des arcs) et l’ajourement de son mur de fond.

Les parois de la nef et du transept étaient revêtues d’un appareil de couleur ocre à joints blancs identique à celui des cathédrales de Chartres et de Noyon. Cherchant à réfléchir la lumière, l’intrados des voûtes était, quant à lui, couvert d’un appareil jaune pâle à joints blancs. Durant les années 1849-1874, l’édifice fit l’objet de nombreuses restaurations sous la direction de Viollet-le-Duc qui a procédé, entre autres, à la remise en couleur des chapelles rayonnantes.

À l’extérieur, la cathédrale est magnifiée par une flèche du xvi^e siècle au-dessus de la croisée du transept et, en façade occidentale, par trois portails sculptés surmontés par une galerie des Rois. Le jubé, cette clôture transversale qui ferme le chœur, et la statuaire, plus tardive (xv^e-xvi^e siècle), du chœur et des stalles témoignent de la pérennité des ateliers de sculpteurs amiénois.

La cathédrale Notre-Dame d’Amiens est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. depuis 1981.

— Arnaud TIMBERT

Bibliographie