PARIS CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE
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La cathédraleNotre-Dame de Paris telle que nous la connaissons aujourd’hui est le fruit de nombreuses étapes de construction, d’aménagements, de destructions et de restauration. Classé au patrimoine mondial de l’humanité avec ses abords, ce chef-d’œuvre de l’art gothique, érigé sur l’île de la Cité à partir de 1163, a une histoire pluriséculaire, tout à la fois architecturale, religieuse, politique et artistique.
Le bâtiment actuel trouve son origine dans la seconde moitié du xiie siècle, au moment où est décidée son érection à l’emplacement d’une ancienne cathédrale dédiée à saint Étienne. Nouvel édifice, nouveau style architectural, nouvelle dédicace, la cathédrale du xiie siècle va faire preuve d’innovation et d’ambition, au cœur du plus remarquable chantier de l’époque, Paris, où une esthétique inédite se fait jour.
Un foyer de renouvellement stylistique
Le chantier débute vers 1160 avec l’élection de Maurice de Sully (1160-1196) à l’épiscopat de Paris. Plusieurs sources textuelles convergent vers cette datation. Une archive du xive siècle relate que la première pierre aurait été posée en 1163 par le pape Alexandre III. Cette source étant postérieure au fait qu’elle compile, il est nécessaire de la corroborer avec d’autres éléments. En 1177, l’abbé du Mont-Saint-Michel et chroniqueur Robert de Torigni témoigne de l’avancement du chevet auquel il ne manque que la toiture. En outre, la consécration du maître-autel en 1182 suppose que, si le chevet n’est pas complètement achevé, il est praticable pour la célébration de l’office.
Les travaux se poursuivent vers l’ouest. La nef est mise en chantier dans les années 1180, et les étapes de son érection ont pu être relues à l’aune du chantier scientifique mis en place à la suite de l’incendie du 15 avril 2019 qui a fortement endommagé le monument. La progression linéaire d’est en ouest traditionnellement admise est ainsi remise en cause. Les dernières hypothèses tendent à montrer qu’un premier groupe de travées du côté du chœur aurait été érigé, avant que les efforts se soient concentrés sur le massif occidental, la jonction entre celui-ci et la nef intervenant ensuite. Les scientifiques étudient également la concomitance de l’élévation entre le côté sud et le côté nord de la nef. Quant à la façade occidentale, elle est commencée sous l’épiscopat d’Eudes de Sully (1197-1208) et se poursuit jusqu’à celui de Guillaume d’Auvergne (1228-1249).
La cathédrale du xiie siècle est la plus grande de son époque. Elle mesure 127 mètres de longueur et atteint 48 mètres de largeur. Sa hauteur sous voûte s’élève à 33 mètres. Elle adopte un plan en croix latine à transept non saillant, dans la mesure où il est inscrit dans la largeur totale de l’édifice. La nef à cinq vaisseaux se poursuit dans le chevet par un double déambulatoire qui enserre le chœur liturgique. L’élévation initiale, modifiée dès le xiiie siècle, comprend quatre niveaux : grandes arcades, tribunes, roses ouvrant sur les combles et fenêtres hautes. L’édifice est entièrement voûté, avec des voûtes sexpartites sur plan carré. L’alternance entre des piles fortes et des piles faibles impliquée par ce mode de couvrement est gommée à Notre-Dame de Paris par la mise en place de piles circulaires. Grâce à cette homogénéité de support, les effets plastiques sont amoindris, privilégiant un rythme continu qui met en avant l’unité de la nef centrale plutôt que la scansion des travées qui la constituent.
Si cette élévation à quatre niveaux est fréquente dans le premier art gothique, elle tend à disparaître dès la première moitié du xiiie siècle. Notre-Dame n’échappe pas à cette évolution. Un changement de parti s’opère dans les premières décennies du xiiie siècle. Afin de faire entrer davantage[...]
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Écrit par
- Isabelle MARQUETTE : conservatrice du patrimoine, département des collections de la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
Classification
Médias
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