PARIS CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE
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Interventions et destructions
Durant les siècles suivants, la cathédrale ne fait plus l’objet d’interventions conséquentes. Il faut attendre le début du xviiie siècle pour qu’elle se retrouve au cœur de nouvelles intentions. Louis XIII, désespérant d’avoir un héritier, entreprend plusieurs actions de grâce auprès de la Vierge pour qu’elle réponde à ses prières. S’il devient père d’un enfant mâle, il s’engage à embellir le chœur et le maître-autel de la cathédrale. Exaucé, le roi n’a pas le temps d’honorer son vœu, mais son fils se charge de le réaliser. En 1708, Louis XIV confie ainsi à l’architecte Robert de Cotte l’aménagement d’un nouveau chœur. Les travaux de grande envergure se déroulent jusqu’en 1725. Le jubé gothique est partiellement détruit, le chœur est pavé d’une mosaïque de marbres polychromes sur laquelle prend place un tapis de la manufacture de la Savonnerie. De nouvelles stalles en bois sont installées, de nouvelles sculptures et objets liturgiques sont réalisés. Le point d’orgue de cette réfection reste le maître-autel surmonté d’un groupe représentant une pietà, œuvre du sculpteur Guillaume Coustou. Cet ensemble est complété par une statue de Louis XIII et une de Louis XIV s’agenouillant face au maître-autel. Les deux représentations royales sont l’œuvre d’Antoine Coysevox et des frères Coustou.
Au cours du xviiie siècle, les travaux se poursuivent. L’architecte Germain Boffrand intervient sur différents désordres qui apparaissent dans l’édifice, notamment à la croisée du transept et sur la rose méridionale. Par la suite, Germain Soufflot, architecte du Panthéon, procède à des aménagements. Il agrandit le parvis afin de faciliter la circulation des processions. À cette occasion, il échancre le tympan du portail central afin de gagner en hauteur pour laisser passer plus aisément les dais processionnels. En 1758, il reconstruit également, dans un style classique, la sacristie, sur le flanc sud du chevet de la cathédrale.
À la fin du siècle, la Révolution française entraîne de nombreuses destructions. La galerie des rois qui orne la façade, considérée comme un symbole de la royauté déchue, est démolie. Le trésor et les sculptures en métal sont fondus. La cathédrale est transformée en Temple de la Raison, manifestation du culte civique révolutionnaire. Par la suite, le bâtiment sert de magasin pour stocker du vin. C’est à cette époque que l’on décide de démanteler la flèche médiévale, non pas par volonté de la détruire mais parce qu’elle menaçait de s’effondrer.
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Écrit par
- Isabelle MARQUETTE : conservatrice du patrimoine, département des collections de la Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
Classification
Médias
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