- 1. Découverte et structure observée de la ceinture d’Edgeworth-Kuiper
- 2. La ceinture d’Edgeworth-Kuiper et l'origine des comètes à courte période
- 3. Origine de la ceinture d’Edgeworth-Kuiper
- 4. Petits corps particuliers de la ceinture
- 5. Nombre d'objets et masse de la ceinture
- 6. Compositions de surface des objets de la ceinture
- 7. Bibliographie
EDGEWORTH-KUIPER CEINTURE D'
Petits corps particuliers de la ceinture
Certains objets de la ceinture d’Edgeworth-Kuiper présentent des caractéristiques bien spécifiques. Par exemple, un objet de Kuiper bien particulier est 1996 TL66, qui s'approche à 35 ua du Soleil et qui pourtant, du fait de son orbite fortement excentrique, s'éloigne à une distance de 133 ua ; sa période de révolution orbitale est de 772 ans. D'autres petits corps ont été découverts sur ce type d'orbite. Ces découvertes semblent indiquer qu'une population d'objets dynamiquement distincts des autres objets classiques ou résonants existe dans la ceinture d’Edgeworth-Kuiper.
Différentes études ont été menées pour expliquer l'origine d'une telle population. En 1980, J. A. Fernandez suggérait déjà que les planétésimaux pourraient avoir diffusé sur ce type d'orbite lors des premiers instants du système solaire. Les objets de Kuiper qui subissent des rencontres très proches avec Neptune sont généralement déplacés à plus grande distance dans des laps de temps très courts, de l'ordre d'un million d'années. Plusieurs d'entre eux peuvent alors être soumis à l'influence d'autres planètes et sont finalement éjectés du système solaire, ou entrent en collision avec le Soleil ou une planète. Les planétésimaux éjectés sur des orbites très grandes peuvent soit échapper à l'influence gravitationnelle du Soleil et gagner l'espace interstellaire, soit subir des perturbations par le champ de marées galactiques et par les étoiles passantes, qui les injectent alors dans le nuage de Oort. Les objets qui diffusent à des distances maximales au Soleil de quelque 100 ua sont quant à eux protégés des marées stellaires et galactiques ; ils peuvent ainsi se maintenir dans un essaim bien limité entourant le système solaire, ce que des simulations numériques ont confirmé. Du fait de leurs très longues périodes orbitales, les objets repoussés dans ce disque étalé n'ont que très rarement l'occasion de rencontrer une planète et, bien que la plupart aient finalement subi une telle rencontre les éjectant de cette région, de l'ordre de 1 % d'entre eux devrait avoir survécu jusqu'à nos jours.
Où Pluton et Charon se situent-ils dans ce tableau ? Pluton est désormais considéré par de nombreux spécialistes du système solaire comme le plus gros planétoïde de glace qui se soit formé dans la région de Neptune. En effet, bien que ses propriétés s'accordent bien avec la définition d'une planète, par exemple le fait qu'il ait un satellite et une atmosphère fine, les découvertes d'astéroïdes accompagnés d'un satellite et de satellites dotés d'une atmosphère ont remis en cause un tel statut. De plus, Pluton est plus petit que Titan, Ganymède, Callisto et Triton, tous des satellites des planètes de type jovien. Par conséquent, la classification de Pluton en tant que planète a été remise en question, tout particulièrement du fait de propriétés dynamiques identiques à celles d'autres objets de la ceinture d’Edgeworth-Kuiper. Le 24 août 2006, l'Union astronomique internationale (UAI) a adopté, lors de son assemblée générale à Prague, une résolution (résolution 6A) qui a déchu Pluton de son rang de planète : soixante-seize ans après sa découverte, le 18 février 1930, par l'Américain Clyde William Tombaugh, cet objet a été relégué au rang de « planète naine » et il est désormais considéré comme le prototype d'une nouvelle catégorie d'objets transneptuniens.
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Écrit par
- Patrick MICHEL : astrophysicien, directeur de recherche au CNRS, responsable de l'équipe TOP (Théories et observations en planétologie) du laboratoire Lagrange de l'Observatoire de la Côte d'Azur, responsable scientifique de la mission Hera de l'ESA
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