CÉLASTRALES
Les Célastrales
Le type floral diffère peu de celui rencontré chez le fusain. Les fleurs, petites, de type quatre ou cinq, souvent unisexuées par avortement des étamines ou du pistil, présentent un disque nectarifère parfois peu développé (houx), parfois recouvrant au contraire presque tout l'ovaire, mais rarement absent (Icacinacées). Les étamines en nombre égal aux pétales (isostémonie) alternent avec ceux-ci. L'ovaire est toujours supère, formé de trois à cinq carpelles ; il ne contient que quelques ovules anatropes apotropes (épitropes chez les Icacinacées).
L'appareil végétatif, les inflorescences, les fruits sont très variables. Les Célastrales sont des arbres, des arbustes, des lianes (Hippocratéacées), plus rarement des herbes. Les feuilles sont soit alternes (Aquifoliacées, Icacinacées), soit opposées (Salvadoracées), stipulées ou non. Les inflorescences sont diverses : cymes, épis, parfois ombelles ou capitules. Les fruits sont secs (capsules et samares) ou charnus (drupes et baies). Les graines sont exalbuminées chez les Salvadoracées.
Notons que le type floral est particulièrement variable chez les Hippocratéacées.
Écologie et biologie
Si certaines Célastrales sont cosmopolites (Aquifoliacées, Célastracées), l'ordre se cantonne surtout dans les régions intertropicales. Les Stackousiacées, localisées en Australie, sont, contrairement aux autres familles, des plantes herbacées, grêles, souvent annuelles, constituant parfois des coussinets.
Parmi les Aquifoliacées, le houx (Ilex aquifolium) est un arbre ou un arbuste à feuilles persistantes, coriaces, épineuses, dont les drupes rougissent en automne. On le rencontre à l'état sauvage dans les sous-bois de hêtres ou dans les haies. Son bois sert en ébénisterie et son écorce à préparer la glu des oiseleurs.
Le genre Ilex est ancien ; on en rencontre des restes fossilisés à partir du Cénomanien. Cette ancienneté permettrait d'expliquer, par les changements climatiques auxquels la plante a été soumise, sa structure xérique et surtout son rythme biologique, en particulier sa défoliation indépendante des saisons.
Les feuilles de certaines Célastrales contiennent un alcaloïde, la caféine ; infusées, elles donnent une boisson stimulante : le khat d'Arabie (genre Catha, Célastracées) et, en Amérique du Sud, le maté (genres Villaresia, Icacinacées, et Ilex, en particulier I. Paraguariensis).
Les fruits sont souvent âcres et purgatifs.
Le bois de plusieurs espèces : fusain (Célastracées), d'Ilex (Aquifoliacées), d'Apodytes (Icacinacées) est utilisé. Les tubercules et les graines d'Humirianthera et d'Icacina senegalensis (Icacinacées) fournissent des amidons. Les feuilles et graines de Dichapetalum sont très toxiques. Elles sont employées en Afrique comme raticides et entrent aussi, dans certaines régions, dans la composition de poison de flèches. D. cymosum des prairies d'Afrique du Sud peut avoir de désastreux effets en empoisonnant le bétail. Le principe actif est de l'acide fluoroacétique qui intervient dans le cycle respiratoire.
Relations phylogénétiques
Ce sont les fleurs régulières, de type quatre ou cinq, à étamines épisépales, isostémones, le disque, l'ovaire supère, les ovules anatropes apotropes qui caractérisent l'ordre des Célastrales.
Wettstein (1935) et Emberger (1960) le rapprochent des Rhamnales (vigne) dont il ne diffère que par les étamines épisépales. Emberger l'intègre dans son phylum des Térébinthales-Rubiales, à l'intérieur duquel il se distingue par le nombre et la place des étamines, l'absence d'appareil sécréteur, les graines albuminées.
Pour Engler-Melchior (1964), cet ordre, ainsi défini, correspond aux Célastrinées et Icacinacées, sous-ordre des Sapindales. Cet auteur y ajoute cependant quelques autres familles, considérées par Emberger comme des [...]
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Écrit par
- Chantal BERNARD-NENAULT : docteur en biologie végétale
- Jacques MIÈGE : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale
Classification
Médias