- 1. La formation de la culture laténienne (vers 475-vers 390 av. J.-C.)
- 2. Le temps de l'expansion (vers 390-vers 250 avant J.-C.)
- 3. Les mutations du IIIe siècle
- 4. Vers une urbanisation pré-romaine : la culture des oppida(IIe-Ier siècle av. J.-C.)
- 5. La romanisation et la fin du monde celtique
- 6. Religion celtique
- 7. Langues celtiques
- 8. Littératures celtiques
- 9. Bibliographie
CELTES
Le nom des Celtes (Keltoi) apparaît pour la première fois dans les textes des historiens grecs du ve siècle avant J.-C., Hécatée de Milet et Hérodote. Les géographes grecs et latins les présentent comme un peuple du Nord-Ouest de l'Europe vivant au nord de la Ligurie, entre les Ibères et les Germains. Mais leur domaine s'est étendu au cours du temps, à la suite d'un mouvement d'expansion que les auteurs anciens datent des ive et iiie siècles avant J.-C. Leur nom varie dans la littérature antique : ce sont tantôt les Celtes, tantôt les Gaulois (Galli en latin), tantôt les Galates.
Dans la seconde moitié du xixe siècle, des archéologues ont proposé de reconnaître dans les sites de l'Âge du fer nord-alpin les restes de la civilisation des Celtes. En 1913, dans son Manuel d'archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine, Joseph Déchelette associe plus précisément ce peuple à la culture de La Tène (ou culture laténienne, définie, en 1872, par le Suédois Hans Hildebrand), qui se développe en effet à partir du ve siècle (vers 475 av. J.-C.) en Bohême, en Autriche, en Allemagne du Sud et dans l'est et le centre de la France. Cette culture peut être reconnue, à partir du ive siècle, dans les régions touchées par l'« expansion celtique » mentionnée dans les écrits antiques ; elle régresse puis disparaît lorsque toutes ces zones passent sous contrôle romain (dans la seconde moitié du ier siècle av. J.-C. en Europe tempérée).
Joseph Déchelette montre que la culture laténienne du second Âge du fer s'inscrit dans la continuité de la culture de Hallstatt (vers 800-vers 475 av. J.-C.), caractéristique du premier Âge du fer. On s'accorde maintenant à reconnaître que les régions hallstattiennes et laténiennes anciennes dessinent les contours, parfois fluctuants, d'un domaine nord-alpin dont la cohérence est attestée, d'un point de vue archéologique, depuis le IIe millénaire avant J.-C. On suppose que ce domaine nord-alpin était habité pendant les Âges des métaux par une population homogène d'origine locale.
L'établissement d'une coïncidence précise entre le peuple « barbare » mentionné par les auteurs antiques sous le nom de Celtes et les cultures protohistoriques du domaine nord-alpin relève sans doute de la simplification historique. Il repose sur une série abondante d'observations archéologiques mais se heurte au manque de précision et aux contradictions que révèle la littérature antique consacrée aux pays de l'Europe tempérée. Les données linguistiques et épigraphiques, très lacunaires, ne permettent guère de préciser les choses. On peut supposer que les populations du domaine nord-alpin parlaient des dialectes appartenant au « groupe celtique » des langues indo-européennes. Mais, jusqu'au ive siècle avant J.-C., l'extension de ce dernier dépassait largement les limites des cultures hallstattienne puis laténienne.
La question de l'identification des Celtes n'est pas résolue aujourd'hui. L'existence même d'une culture celtique homogène est parfois mise en doute. Alors qu'était dressé dans l'exposition Les Celtes, à Venise en 1991, le bilan de plusieurs décennies de travaux, le modèle hérité de l'archéologie du début du xxe siècle faisait l'objet de diverses critiques essentiellement émises par des chercheurs anglo-saxons.
La formation de la culture laténienne (vers 475-vers 390 av. J.-C.)
La fin des principautés hallstattiennes
Dans la seconde moitié du vie siècle avant J.-C., le domaine nord-alpin est divisé en une série de petites principautés contrôlées par des potentats locaux. Ceux-ci exercent un contrôle territorial sur une région d'une quarantaine de kilomètres de diamètre en moyenne. Ils assurent l'acheminement de produits de luxe et de denrées exotiques originaires[...]
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Écrit par
- Christian-Joseph GUYONVARC'H : professeur de celtique à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
- Pierre-Yves LAMBERT : agrégé de grammaire, docteur d'État, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Stéphane VERGER : directeur des études pour l'Antiquité à l'École française de Rome
Classification
Médias
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