- 1. La formation de la culture laténienne (vers 475-vers 390 av. J.-C.)
- 2. Le temps de l'expansion (vers 390-vers 250 avant J.-C.)
- 3. Les mutations du IIIe siècle
- 4. Vers une urbanisation pré-romaine : la culture des oppida(IIe-Ier siècle av. J.-C.)
- 5. La romanisation et la fin du monde celtique
- 6. Religion celtique
- 7. Langues celtiques
- 8. Littératures celtiques
- 9. Bibliographie
CELTES
Vers une urbanisation pré-romaine : la culture des oppida(IIe-Ier siècle av. J.-C.)
Une nouvelle organisation territoriale
L'apparition des monnayages régionaux et le développement des sanctuaires, à partir du iiie siècle avant J.-C., sont les premiers indices archéologiques certains de l'existence d'une organisation politique dépassant le cadre de la tribu. Elle existait probablement avant la phase d'expansion mais elle n'était alors documentée que par des sources historiques sujettes à caution. D'ailleurs, l'ancienne géographie politique du domaine laténien n'a sans doute pas résisté aux bouleversements du iiie siècle. À partir de cette époque, au moins, l'unité administrative principale est la civitas, qui est définie par un peuple identifié par une origine ethnique commune et par un territoire de superficie variable. Chaque peuple est divisé en tribus constituées de familles liées entre elles par une même ascendance et auxquelles correspond une subdivision du territoire de la civitas. L'étendue et le degré de cohésion des civitates sont variables : à côté des grands États de Gaule centrale (Arvernes, Bituriges, Éduens, Séquanes, Helvètes), autour desquels gravitent des peuples clients, on trouve dans certaines régions une multitude de petits groupes (en Armorique et en Gaule Belgique) qui conservent une organisation tribale forte.
La fixation des populations et la délimitation plus nette des entités politiques s'accompagnent d'une transformation profonde de l'occupation et des modes d'exploitation du sol. Les iie et ier siècles avant J.-C. voient le développement presque simultané des grandes fermes, des villages et des premières villes pré-romaines d'Europe tempérée : les oppida.
Les fermes isolées
Depuis le début de la protohistoire, l'Europe tempérée est parsemée de petites exploitations rurales qui pratiquent l'agriculture et l'élevage. Au cours du second Âge du fer, ces exploitations semblent s'agrandir et se multiplier. La chronologie précise de ce processus de colonisation des terres n'est pas bien connue et semble varier d'une région à l'autre.
Aux iie et ier siècles avant J.-C., les fermes s'organisent autour d'un ou de plusieurs bâtiments d'habitation construits en bois et en terre ; elles sont associées à de petites constructions liées aux activités agricoles : granges, étables, greniers et silos. Un système d'enceintes multiples entoure le cœur de la ferme : des palissades et des fossés séparent la zone d'habitation des cultures vivrières et des enclos pour le bétail. À proximité, le long des chemins qui conduisent à la ferme, sont implantés les lieux de dévotion privée : petites installations cultuelles et monuments funéraires familiaux. Autour s'étendent les champs et surtout les pâtures, ainsi que les bois et les friches. La forme de ces fermes est souvent irrégulière, mais certaines s'inscrivent dans un vaste enclos quadrangulaire qui contient toutes les installations nécessaires à la subsistance de la communauté. Dans certains cas, les ressources de la ferme proviennent aussi du développement d'activités spécialisées qui s'exercent à proximité de l'habitat : l'extraction minière, l'exploitation du sel marin, la fabrication des poteries et la petite métallurgie de transformation.
Les fermes n'ont pas toutes la même importance : entre les grands domaines fonciers s'intercalent de modestes exploitations agricoles probablement dépendantes. L'ensemble des campagnes laténiennes est tenu par une aristocratie foncière puissante dont l'existence est attestée par une série de grands tombeaux au mobilier funéraire prestigieux et par les descriptions que nous en fournit César dans La Guerre des Gaules.
L'organisation du monde rural[...]
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Écrit par
- Christian-Joseph GUYONVARC'H : professeur de celtique à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
- Pierre-Yves LAMBERT : agrégé de grammaire, docteur d'État, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Stéphane VERGER : directeur des études pour l'Antiquité à l'École française de Rome
Classification
Médias
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