- 1. La formation de la culture laténienne (vers 475-vers 390 av. J.-C.)
- 2. Le temps de l'expansion (vers 390-vers 250 avant J.-C.)
- 3. Les mutations du IIIe siècle
- 4. Vers une urbanisation pré-romaine : la culture des oppida(IIe-Ier siècle av. J.-C.)
- 5. La romanisation et la fin du monde celtique
- 6. Religion celtique
- 7. Langues celtiques
- 8. Littératures celtiques
- 9. Bibliographie
CELTES
La romanisation et la fin du monde celtique
La formation d'une économie monétaire
L'organisation territoriale va de pair avec une structuration des échanges à l'intérieur des civitates. C'est au cours du iie siècle avant J.-C. que se met en place, en Gaule notamment, une véritable économie monétaire. On ne frappe plus seulement les lourdes pièces d'or, qui interviennent avant tout dans la régulation des échanges aristocratiques, mais aussi tout un numéraire d'argent et de bronze. À partir du milieu du iie siècle, on voit apparaître de petites pièces de bronze coulées – les « potins » gaulois – qui pouvaient servir pour les transactions quotidiennes.
Les monnaies frappées acquièrent simultanément une importance politique accrue : chaque civitas a un monnayage propre, dont on reconnaît aisément les images et les légendes spécifiques. Les ateliers de frappe sont installés dans les oppida, mais aussi dans les gros villages. Ils sont contrôlés par des magistrats monétaires. Les pièces frappées sont utilisées surtout pour les transactions à l'intérieur de la civitas. Toutefois, elles peuvent aussi intervenir dans des paiements à l'extérieur : dans certaines régions, plusieurs peuples voisins suivent le même étalon et ont parfois des types monétaires apparentés. C'est le cas notamment en Gaule centrale, dans que l'on appelle la « zone du denier », parce que, dans la seconde moitié du iie siècle, les principaux peuples y remplacent leur système ancien fondé sur l'étalon-or par un monnayage en argent qui suit le poids et la typologie du demi-denier romain. L'emploi de ce standard, qui est aussi compatible avec celui de la drachme de Marseille, facilite en outre les échanges commerciaux entre les peuples gaulois et les commerçants méditerranéens.
La romanisation de la Gaule
La période des oppida coïncide en effet avec la reprise des échanges entre le domaine laténien et l'Italie. Les transactions aristocratiques du début du second Âge du fer ont fait place à de véritables relations commerciales. À partir de la seconde moitié du iie siècle avant J.-C., les amphores de vin d'Italie arrivent par cargaisons entières dans toute la Gaule et dans une partie de l'Allemagne du Sud. Elles sont accompagnées de la vaisselle de luxe fabriquée dans les ateliers tyrrhéniens. Une nouvelle culture laténienne du banquet aristocratique voit le jour.
À ces importations de produits somptuaires d'origine méditerranéenne vers le domaine transalpin correspond en retour un flux de denrées en provenance de l'Europe centrale vers l'Italie (métaux, salaisons, peaux...) mais surtout un intense trafic d'esclaves. Toutes les régions du domaine laténien ne sont pas touchées de la même manière par ce commerce international. À la suite de César, qui affirme que « les marchands vont très rarement chez [les Belges] et n'y importent pas ce qui est propre à amollir les cœurs », on a tendance à considérer que les produits méditerranéens, très répandus chez les peuples proches des provinces romaines de Cisalpine et de Transalpine, sont de plus en plus rares à mesure que l'on s'en éloigne vers le nord et l'est.
La nature des régimes politiques gaulois au iie et au ier siècle est connue grâce aux indications données par César. On note surtout une très grande variabilité des situations entre les régimes tribaux traditionnels, les grandes royautés du iie siècle (chez les Arvernes en particulier) et les régimes oligarchiques constitutionnels de type nouveau, dans lesquels le magistrat suprême peut être désigné pour un an par élection (chez les Éduens). L'instauration de tel ou tel type de régime peut être déterminée par les rapports de force qui existent au sein de la noblesse d'un peuple entre différents partis : d'un côté les tenants d'un ordre aristocratique[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christian-Joseph GUYONVARC'H : professeur de celtique à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
- Pierre-Yves LAMBERT : agrégé de grammaire, docteur d'État, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Stéphane VERGER : directeur des études pour l'Antiquité à l'École française de Rome
Classification
Médias
Autres références
-
AFFRONTEMENTS ENTRE ROMAINS ET GAULOIS - (repères chronologiques)
- Écrit par Xavier LAPRAY
- 330 mots
vie-ve siècle avant notre ère Dernier Âge du fer celtique : la civilisation de La Tène supplante celle de Hallstatt.
ve-ive siècle avant notre ère Infiltrations gauloises (Insubres, Cénomans, Lingons, Boïens, Sénons) dans la plaine du Pô.
— 406-— 396 Dates traditionnelles du...
-
ALSACE
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Françoise LÉVY-COBLENTZ et Raymond WOESSNER
- 6 482 mots
- 2 médias
...balbutiements. Il faut attendre l'âge du bronze pour parler d'un peuplement de la région ; les trouvailles plus nombreuses témoignent d'un progrès sensible. Ce furent les dernières vagues celtiques, parties de la région danubienne, qui apportèrent les prémices d'une civilisation durable comme l'attestent la... -
ANGLO-SAXON ART
- Écrit par Patrick PÉRIN
- 5 131 mots
- 4 médias
-
ART CELTIQUE, en bref
- Écrit par Jean-Paul DEMOULE
- 185 mots
- 1 média
Vers — 480, la civilisation de Hallstatt du Premier Âge du fer se transforme en une nouvelle civilisation, celle de La Tène (du nom d'un site des bords du lac de Neuchâtel), qui correspond, à l'échelle de toute l'Europe, à la période du Second Âge du fer (— 480-— 50). La civilisation de La Tène...
- Afficher les 35 références