- 1. La formation de la culture laténienne (vers 475-vers 390 av. J.-C.)
- 2. Le temps de l'expansion (vers 390-vers 250 avant J.-C.)
- 3. Les mutations du IIIe siècle
- 4. Vers une urbanisation pré-romaine : la culture des oppida(IIe-Ier siècle av. J.-C.)
- 5. La romanisation et la fin du monde celtique
- 6. Religion celtique
- 7. Langues celtiques
- 8. Littératures celtiques
- 9. Bibliographie
CELTES
Religion celtique
L'étude de la religion celtique a été longtemps paralysée par deux difficultés majeures : d'une part, l'abus des commentaires fondés sur l'iconographie à l'exclusion des textes, ce qui a eu pour conséquence la méconnaissance ou le refus des sources insulaires, irlandaises et galloises ; d'autre part, l'absence de toute méthode cohérente, la plupart des exégètes se bornant à l'évaluation de la religion celtique suivant des critères et des normes soit « classiques », soit « primitivistes ». La matière oblige, au contraire, à comparer de façon continuelle les données insulaires et les données continentales et à constater que, la méthode historique pure étant inadéquate à cause de la nature des documents – tous mythiques –, il est beaucoup plus profitable d'étudier une idéologie religieuse et la structure sociale qui en est issue. Il est évident que, dans le cas des Celtes, cette idéologie et cette structure se définissent au niveau « indo-européen » par tous les critères classificatoires et fonctionnels de la « tripartition » dégagée par les travaux de Georges Dumézil.
Les témoignages continentaux sur la religion des anciens Celtes comprennent, d'une part, des sources contemporaines indirectes, grecques et romaines, d'autre part, l'épigraphie et l'iconographie gallo-romaines ; ils ne comportent aucune source littéraire indigène. En revanche, dans les îles Britanniques, on dispose du vaste répertoire des textes mythologiques et épiques rédigés dans les langues indigènes médiévales, l'irlandais et le gallois. Ces textes constituent des sources directes mais postérieures à la christianisation, et ne comportant pas d'iconographie.
Les sources continentales et les sources insulaires sont séparées chronologiquement par une bonne dizaine de siècles ; on en a souvent tiré argument pour contester les secondes. En réalité, l'archaïsme des textes insulaires est indubitable : l' Irlande n'a jamais été romanisée et elle s'est convertie directement de sa religion nationale au christianisme ; les moines et évêques de la chrétienté celtique ont transmis et transcrit les légendes et les vieilles annales à titre d'histoire nationale, s'efforçant de les concilier avec les écrits bibliques. C'est ainsi que le fonds mythologique irlandais a été paradoxalement sauvé par la christianisation de l'île.
Les dieux
Les dieux de la Gaule sont définis avec précision par César dans un court passage du De bello gallico (vi, 17). S'adressant à un public romain, César, en se servant de théonymes romains, indique les fonctions et les champs d'activité théologiques des divinités gauloises : « Ils honorent Mercure comme le plus grand dieu. Ce sont ses statues qui sont les plus nombreuses. Ils le considèrent comme l'inventeur de tous les arts, le guide sur les routes et dans les voyages. Ils pensent qu'il a le plus grand pouvoir pour tout ce qui concerne l'argent et le commerce. Après lui viennent Apollon, Mars, Jupiter et Minerve. Ils ont à leur sujet à peu près la même idée que les autres nations : Apollon chasse les maladies ; Minerve enseigne les rudiments des arts et des métiers ; Jupiter a l'empire du ciel, Mars régit les guerres... »
Ce texte du ier siècle avant J.-C. est recoupé par la description des dieux de l'Irlande ou chefs des Túatha Dé Dánann (« tribus de la déesse Dána ») qui figure dans le récit archaïque du Cath Maighe Tuireadh ou « Bataille de Mag Tured ». On peut ainsi établir un tableau des correspondances avec les théonymes gaulois connus.
Tous ces dieux sont « souverains », c'est-à-dire qu'ils se répartissent entre les fonctions sacerdotale (Jupiter) et guerrière (Mars), la troisième fonction, artisanale et productrice,[...]
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Écrit par
- Christian-Joseph GUYONVARC'H : professeur de celtique à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
- Pierre-Yves LAMBERT : agrégé de grammaire, docteur d'État, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Stéphane VERGER : directeur des études pour l'Antiquité à l'École française de Rome
Classification
Médias
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