- 1. La formation de la culture laténienne (vers 475-vers 390 av. J.-C.)
- 2. Le temps de l'expansion (vers 390-vers 250 avant J.-C.)
- 3. Les mutations du IIIe siècle
- 4. Vers une urbanisation pré-romaine : la culture des oppida(IIe-Ier siècle av. J.-C.)
- 5. La romanisation et la fin du monde celtique
- 6. Religion celtique
- 7. Langues celtiques
- 8. Littératures celtiques
- 9. Bibliographie
CELTES
Langues celtiques
Les langues celtiques constituent l'un des dialectes indo-européens. Elles ne nous sont connues, dans l'Antiquité, que d'une façon partielle et fragmentaire, mais certains rameaux ont survécu jusqu'à nos jours et nous ont transmis une littérature assez importante.
Celtique ancien ou celtique continental
Dans la zone très vaste qui a été peuplée par les Celtes dans l'Antiquité, seules quelques régions ont connu une épigraphie indigène en langue celtique. Ce sont la Gaule cisalpine et transalpine (gaulois), la Castille ( celtibère), et la région des Lacs en Italie du Nord (lépontique). En dehors de ces inscriptions proprement celtiques, on peut rencontrer des éléments onomastiques celtiques dans les inscriptions latines ou grecques : c'est ce dont nous disposons, par exemple, pour les Galates d'Asie Mineure. Les inscriptions celtiques ont utilisé un alphabet d'emprunt, plus ou moins adapté : l'alphabet ibère en Celtibérie (à partir de 300 av. J.-C. env.), l'alphabet étrusque pour le lépontique (au même moment) et les alphabets grec et latin pour le gaulois (du iiie s. av. J.-C. au iiie s. apr. J.-C.).
Ces inscriptions indigènes sont très limitées en nombre et en étendue. Aussi est-il fort difficile de connaître les langues celtiques continentales. On perçoit cependant des archaïsmes dans le celtibère, qui conserve la diphtongue indo-européenne ei, et la labio-vélaire kW. Mais les limites de nos connaissances font que nous ne pouvons interpréter de façon sûre les documents exceptionnellement longs, comme le Bronze celtibère de Botorrita (trouvé en 1971), la Tablette gauloise de Chamalières ou celle de L'Hospitalet du Larzac. L'interprétation de ces documents repose largement sur des hypothèses comparatives, appuyées soit sur les autres dialectes indo-européens, soit sur les langues celtiques insulaires qui, elles, sont beaucoup mieux connues.
Celtique insulaire
Le celtique insulaire comprend d'une part les dialectes goïdéliques ou gaéliques ( irlandais, écossais, mannois) et d'autre part les dialectes brittoniques (gallois, breton, cornique). Les deux groupes s'opposent notamment par le traitement de la labio-vélaire indo-européenne kW, comme dans le nombre « cinq », irlandais cóic (moderne cúig), gallois pump, de *kWenkWe. Dialectes brittoniques et goïdéliques se sont partagés les îles Britanniques avant le début de l'ère historique. Deux émigrations importantes ont modifié leur géographie vers le ive siècle : celle des Irlandais qui ont colonisé une partie de l'Écosse au détriment des Pictes (peuple dont la langue, fort mal connue, a parfois été considérée comme celtique) et celle des Bretons vers l'Armorique, qui devait être déjà largement romanisée.
Les langues celtiques insulaires représentent des états de langue très évolués : les syllabes finales sont déjà tombées (sauf dans l'irlandais archaïque des inscriptions oghamiques) ; les consonnes ont subi des altérations ou mutations dans des environnements déterminés (ainsi la lénition des consonnes intervocaliques). Ces altérations consonantiques sont à l'origine des mutations initiales, qui caractérisent la grammaire de tous les dialectes celtiques modernes : le mot modifie sa consonne initiale selon l'environnement syntaxique. Ainsi, en irlandais moderne, bean, « femme », devient après l'article : an bhean, « la femme » (*sindāgWenā, où gW devenu b est lénifié entre voyelles, c'est-à-dire spirantisé en v, écrit aujourd'hui bh).
Différents états de langue peuvent être distingués dans chaque dialecte. Pour l'irlandais ancien et moderne, on se reportera à l'article irlande ; l'irlandais moderne est encore parlé dans des zones situées à l'ouest de l'île, en Donegal, en Kerry et surtout en Connemara. L'enseignement[...]
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Écrit par
- Christian-Joseph GUYONVARC'H : professeur de celtique à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
- Pierre-Yves LAMBERT : agrégé de grammaire, docteur d'État, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Stéphane VERGER : directeur des études pour l'Antiquité à l'École française de Rome
Classification
Médias
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