- 1. La formation de la culture laténienne (vers 475-vers 390 av. J.-C.)
- 2. Le temps de l'expansion (vers 390-vers 250 avant J.-C.)
- 3. Les mutations du IIIe siècle
- 4. Vers une urbanisation pré-romaine : la culture des oppida(IIe-Ier siècle av. J.-C.)
- 5. La romanisation et la fin du monde celtique
- 6. Religion celtique
- 7. Langues celtiques
- 8. Littératures celtiques
- 9. Bibliographie
CELTES
Littératures celtiques
Tous les pays celtiques ont connu, dans la première période attestée, de petits royaumes indépendants, où des princes entretenaient chacun un poète professionnel. Ce type de société aristocratique demandait au lettré des poèmes héroïques, ou des sagas mettant en valeur la gloire de la famille princière. Ce matériau littéraire devait se transmettre oralement : c'est par contact ou échange avec la culture monastique écrite que sont apparus les premiers manuscrits consacrés aux littératures indigènes. Bien entendu, l'absence de toute unité nationale dans chacun des pays celtiques a privé ceux-ci de tout « âge classique » : la norme à laquelle se référaient les lettrés médiévaux était toujours le poète le plus ancien, situé à une époque préhistorique et mythique. Le respect de la tradition est donc le principe directeur de ce type de poésie ancienne.
Les empiétements successifs des Saxons sur les Bretons, puis des Anglo-Normands sur les Gallois, les Irlandais et les Écossais ont entraîné des modifications politiques importantes. Les élites indigènes sont tôt ou tard assimilées ou expulsées par la monarchie anglaise. À partir du xviie siècle, les langues celtiques n'expriment plus qu'une culture populaire : les poètes et les conteurs sont dès lors des gens du peuple, qui travaillent occasionnellement pour différents mécènes. Les formes littéraires s'assouplissent, le langage littéraire n'est plus différent du langage parlé. L'oral redevient prépondérant : contes et chansons populaires en sont les principales productions. Ce n'est qu'à la fin du xixe siècle, avec la résurgence des mouvements nationalistes et culturels, que reparaissent de véritables lettrés, écrivains amateurs ou savants philologues qui redécouvrent les textes anciens.
Ce schéma d'évolution doit être corrigé dans le détail pour chacun des pays celtiques pris séparément, car des disparités importantes existent entre eux : ainsi, la période des poètes aristocratiques n'est pas attestée pour les littératures bretonne et cornique. (Pour la littérature irlandaise et la littérature bretonne, on se reportera aux articles irlande et bretagne).
La littérature galloise
Le pays de Galles offre, avec l'Irlande, la littérature celtique médiévale la mieux conservée. Il a d'autre part su garder ses traditions de composition poétique jusqu'à nos jours. D'ailleurs, l'histoire littéraire du pays de Galles suit les époques de sa poésie.
On distingue d'abord les cynfeirdd (« premiers bardes »), qui remontent (pour une partie de la production qu'on leur attribue) au vie siècle. Ces premiers monuments littéraires, tous poétiques, attestent une époque où les Bretons occupaient un territoire beaucoup plus vaste que le pays de Galles actuel. Ainsi l'épopée des Gododdin, par le poète Aneirin, chante les combats d'un peuple breton (les Gododdin) installé à la fin du vie siècle dans la région d'Édimbourg. Dans certains cas, ces cynfeirdd sont devenus eux-mêmes le sujet d'une légende : Taliesin, un poète historique de la même époque qu'Aneirin, est transfiguré en poète mythique et associé à de vieux thèmes de divination magique ou de métamorphoses. C'est le cas encore de Llywarch Hen, un personnage du vie siècle dont tous les fils sont morts au combat : de sa légende, qui doit remonter au ixe siècle, nous n'avons que les englyn (strophes de trois vers courts, forme lapidaire propre à exprimer une émotion contenue). À côté de ces poèmes héroïques ou élégiaques, la poésie prophétique de Myrddin (le prototype de Merlin l'Enchanteur, lui aussi poète mythique) permet de cristalliser des thèmes politiques, comme dans le poème Arymes Prydein Vawr (« L'Oppression de la Grande-Bretagne »), prophétie annonçant[...]
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Écrit par
- Christian-Joseph GUYONVARC'H : professeur de celtique à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne
- Pierre-Yves LAMBERT : agrégé de grammaire, docteur d'État, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Stéphane VERGER : directeur des études pour l'Antiquité à l'École française de Rome
Classification
Médias
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