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CENT ANS DE SOLITUDE, Gabriel García Márquez Fiche de lecture

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L’écrivain colombien Gabriel García Márquez est né dans un village de la côte atlantique entouré de plantations bananières qui lui servira de modèle pour le cadre de Cent Ans de solitude. Étudiant en droit, il interrompt ses études lorsque la reprise de la guerre civile, qui déchire la Colombie à compter de 1948, se solde par plusieurs dizaines de milliers de morts. Il se tourne alors vers le journalisme, tout en élaborant ses premiers récits où l'on aperçoit déjà le personnage du colonel Buendía. Cienaños de soledad(Cent Ans de solitude) paraît en 1967 et connaît un immense succès éditorial.

La légendaire lignée des Buendía

« Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendía devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. » Le célèbre début du roman, magnifique exemple de retour en arrière dans l'anticipation, doublé d'une fausse piste (le colonel ne sera pas exécuté), nous introduit d'emblée dans un monde magique. Cent Ans de solitude est l'histoire légendaire d'une lignée, celle des Buendía, et du village auquel elle s'identifie. Comme dans un mythe aborigène, un couple errant, José Arcadio Buendía et Ursula, crée, en un lieu et en un temps indéfinissables, un hameau, Macondo, fondé sur la fraternité. L'âge d'or des temps originels se dissipe lorsque, par hasard, le contact s'établit avec le reste du monde et que l'argent s'infiltre dans les rapports humains.

À mesure que la dynastie des Buendía s'étend et que six générations successives s'embourgeoisent, la collectivité s'insère dans l'histoire économique et politique du continent. La société de Macondo se diversifie, les inégalités se creusent, la guerre civile fait rage, l'impérialisme nord-américain détruit hommes, bêtes et paysages. D'abord éblouis par le progrès technique, les Macondins s'appauvrissent et finissent par disparaître, victimes d'un cyclone purificateur : « La région enchantée qu'avait explorée José Arcadio Buendía à l'époque de la fondation du village, et où avaient ensuite prospéré les plantations de bananes, n'était plus qu'une immense fondrière de souches en putréfaction, à l'horizon lointain de laquelle on put voir, pendant plusieurs années, l'écume silencieuse de la mer. »

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  • GARCÍA MÁRQUEZ GABRIEL (1927-2014)

    • Écrit par
    • 2 430 mots
    • 1 média
    Dans les premières œuvres de García Márquez, au demeurant fort courtes, Macondo n'existe que par morceaux que le lecteur doit lui-même assembler. Avec le très volumineux Cent Ans de solitude surgit, foisonnant, le roman de Macondo apparemment définitif. À côté d'éléments nouveaux, on trouve...
  • MO YAN (1955- )

    • Écrit par
    • 1 031 mots
    • 1 média
    ...Faulkner. Mo Yan lui emprunte l'abandon de la linéarité du récit, les points de vue multiples de la narration, l'importance accordée aux sensations brutes. La lecture de Cent Ans de solitude de Gabriel Garciá Márquez jouera également un rôle notable. Le foisonnement de ce récit marqué du sceau du réalisme...