CENTROSPERMALES
Le choix d'un caractère anatomique précis, considéré comme une particularité distinctive d'importance majeure, amène à réunir un faisceau de familles en un même ensemble auquel on imagine une souche commune. Les plantesangiospermes dicotylédones, ayant en commun des graines qui contiennent un embryon courbe enroulé autour d'un tissu de réserve central, sont donc considérées par les botanistes comme apparentées : elles représentent l'ordre des Centrospermales (Cariophyllales). Pourtant, l'ensemble est apparemment disparate car il regroupe des plantes indigènes très communes comme la betterave, l'épinard (Chénopodiacées), l'œillet (Caryophyllacées) et le pourpier (Portulacacées) ainsi que des espèces acclimatées comme les amarantes (Amarantacées), les belles-de-nuit (Nyctagyacées) et les figuiers de Barbarie (Cactacées).
Étude d'un type : la betterave
La betterave (Beta vulgaris) est une plante herbacée possédant une très grosse racine renflée, surmontée d'une rosette de feuilles. Son développement dure deux ans et se termine par la formation d'une tige ramifiée portant des groupes de très petites fleurs.
La racine présente une structure anatomique anormale : des anneaux concentriques de faisceaux libéro-ligneux alternent avec un tissu tendre, riche en sucres. Cette disposition résulte du fonctionnement limité de cambiums successifs. Des renforcements (collenchyme) donnent à la tige florifère et aux pétioles un aspect côtelé.
Les fleurs sessiles, groupées par trois en glomérule, sont disposées à l'aisselle de bractées foliacées et constituent une inflorescence en épi. Chaque fleur comprend un périanthe de cinq sépales verdâtres persistants, en face desquels se trouvent cinq étamines ; le pistil, terminé par trois stigmates, est constitué de trois carpelles soudés en une cavité unique, au fond de laquelle se trouve un seul ovule (placentation basilaire).
La pollinisation est croisée car les étamines arrivent à maturité avant les stigmates. Elle est assurée par les insectes ou le vent.
Le fruit sec ne s'ouvre pas (fruit indéhiscent).
La graine a un tégument externe mince et comprend un embryon courbe, entourant un tissu de réserve spécial ou périsperme. Ces graines ne sont pas dispersées ; les trois fleurs du glomérule se soudent en une masse appelée « graine de betterave ».
La germination de ces semences composées entraîne le développement simultané de trois plantules.
Biologie. Écologie. Utilisations
La betterave est une plante bisannuelle : pendant une première année, les feuilles forment des sucres solubles qui vont s'accumuler dans la racine. Les réserves ainsi constituées serviront l'année suivante à la formation des feuilles printanières et à l'allongement de la hampe florifère. Après fructification, en été, la plante meurt.
On explique ce cycle biologique par les besoins nycthéméraux : la formation des fleurs exige l'action de températures peu élevées (vernalisation), puis celle de jours longs. Après avoir subi la vernalisation, la betterave ne peut plus accumuler de réserves.
Il existe de nombreuses sous-espèces et variétés de Beta vulgaris. Elles dérivent toutes, par sélection et mutation, de la Beta maritima L., plante vivace fréquente sur les côtes atlantiques et méditerranéennes. Cependant, le genre est très stable et le génotype est de dix-huit chromosomes. Des races triploïdes affectées de gigantisme ont pu être obtenues.
La betterave sucrière (sous-espèce rapa, variété altissima) fait l'objet d'une culture industrielle importante. Sa racine contient de 10 à 17 p. 100 de saccharose. La betterave fourragère (teneur de 3 à 4 p. 100 de saccharose) sert à l'alimentation du bétail. L'homme consomme la betterave rouge (sous-espèce rapa, variété rubra) et la poirée (sous-espèce cicla).[...]
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Écrit par
- Chantal BERNARD-NENAULT : docteur en biologie végétale
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