CEPAL (Commission économique pour l'Amérique latine)
Créée en 1948 et placée sous le contrôle du Conseil économique et social des Nations unies, dont elle constitue l'une des cinq commissions régionales, la Commission économique pour l'Amérique latine (C.E.P.A.L.) a son siège à Santiago du Chili. Elle publie l'Annuaire statistique de l'Amérique latine et des Caraïbes.
La C.E.P.A.L. est à l'origine de projets globaux à long terme pour les pays du continent sud-américain, projections qui mettent l'accent sur le décalage grandissant existant entre les pays développés et les pays pauvres, et sur les besoins de croissance des pays les moins nantis pour stopper l'élargissement de ce fossé. À côté de cette tâche à caractère prospectif, ses experts ont mis au point des schémas concernant les implantations industrielles, en essayant aussi de favoriser la formation de groupements économiques régionaux ; la C.E.P.A.L. a ainsi appuyé la construction et le développement de la Banque de l'intégration (Banque interaméricaine de développement, B.I.D.). Avec Raúl Prebisch (secrétaire exécutif jusqu'en 1963), l'économiste brésilien Celso Furtado a été, pendant plusieurs années, l'un des experts les plus en vue de la Commission, à laquelle il a insufflé à la fois un dynamisme certain et une orientation d'études assez durable. La C.E.P.A.L., renommée Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (C.E.PA.L.C.) en 1984, a fortement contribué à l’adoption en Amérique latine de diverses politiques telles que celle de développement industriel accéléré (desarrollismo) et de substitution aux importations dans les années 1960, celle d’homogénéisation sociale et de diversification des exportations dans les années 1970, la politique d’ajustement structurel pour tenter de régler le problème des dettes extérieures dans les années 1980, et celle d’ouverture des marchés dans le contexte de la globalisation de la fin du xxe siècle.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain-Pierre RODET : diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble, journaliste
Classification
Autres références
-
AMÉRIQUE LATINE - Évolution géopolitique
- Écrit par Georges COUFFIGNAL
- 7 514 mots
...d'entreprises publiques (mines, pétrole, produits dérivés, etc.). Lui seul régule le marché, définissant ses règles de fonctionnement dans leurs moindres détails. Ce modèle, qui sera théorisé dans les années 1950 par Raul Prebish, secrétaire général de la C.E.P.A.L. (Commission pour l'Amérique latine de l'O.N.U.),... -
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, notion de
- Écrit par Emmanuelle BÉNICOURT
- 1 648 mots
Pour les théoriciens de la dépendance, les pays du Sud doivent profondément modifier leurs relations avec les pays du Nord. Une stratégie proposée dans cette perspective, notamment par la Commission économique pour l'Amérique latine (C.E.P.A.L.), consiste à produire sur place des produits industriels... -
FURTADO CELSO (1920-2004)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 176 mots
Économiste brésilien. Docteur en sciences économiques de la Sorbonne en 1948, Celso Furtado se consacre à l'étude du développement économique dans les pays du Tiers Monde, Brésil et Amérique latine notamment. De 1949 à 1957, il dirige aux Nations unies la section Développement de la...
-
MEXIQUE
- Écrit par Jacques BRASSEUL , Henri ENJALBERT , Encyclopædia Universalis , Roland LABARRE , Cécile LACHENAL , Jean A. MEYER , Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA et Philippe SIERRA
- 33 396 mots
- 18 médias
...d'importation, dans la seconde moitié du xxe siècle, se greffe sur ces mêmes espaces. Selon la doctrine des pôles de développement, préconisée par la Commission économique pour l'Amérique latine (CEPAL), les investissements sont concentrés dans quelques sites, éloignés de Mexico, premier centre industriel...