CÉPHALOPODES
Biologie
Le Nautile, la Spirule et la Seiche, qui possèdent un phragmocône cloisonné, utilisent celui-ci comme flotteur. Les loges renferment, en effet, du gaz, qui allège l'ensemble. En outre, la Seiche est munie d'un dispositif de pompage de liquide vers les loges et hors d'elles, comme certains sous-marins. Le Nautile utilise les propriétés de sa coquille, le siphon réglant la flottaison : il nage tout près du fond (on dit qu'il est nektobenthonique) ou s'ancre par ses tentacules, le jour, dans la zone bathyale, jusqu'à 700 m de profondeur, et remonte vers la côte, la nuit. Il se nourrit de petits Crustacés et de déchets. Son habitat est restreint au sud-ouest du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Guinée, îles Loyauté et Bismarck) ; il atteint exceptionnellement l'Australie, le détroit de Macassar, les Philippines et les Fidji. Ses coquilles vides flottent jusqu'au Japon et à Madagascar. La Spirule hante toutes les mers et s'y tient entre 200 et 1 200 m de profondeur.
Les loges renferment, sur une certaine hauteur, un liquide isotonique à l'eau de mer. L'épithélium limitant le siphon permet un va-et-vient osmotique des ions Na+, Cl-, Ca++, CO3--, entre ce liquide et les lacunes sanguines du siphon. Le pompage (passif) des ions par le siphon diminue avec l'âge, si bien que le niveau du liquide caméral baisse au cours de la croissance. Ce système, qui suit le gradient de salinité, c'est-à-dire la concentration en sels, aboutit à une flottaison neutre, mais il aide aussi à la migration verticale : par exemple, le rejet du liquide caméral s'accélère au moment de la montée, jusqu'à l'obtention d'un équilibre entre la pression à l'intérieur des loges et la pression externe nouvelle. Enfin, entre la sécrétion de 2 cloisons successives, induites à partir du liquide caméral, une période de 13 à 30 jours est le minimum de temps nécessaire pour augmenter la pression gazeuse à l'intérieur de la nouvelle loge ainsi délimitée.
La vie de la plupart des Coléoïdés se passe dans les herbiers littoraux. Ils sont pourvus de mécanismes d'autodéfense : la « poche à encre » renferme un colorant organique, la sépia, que l'animal attaqué expulse sous la forme d'un nuage qui le dérobe aux regards. Le manteau renferme des chromatophores mus par des fibres musculaires, qui leur permettent de changer rapidement de couleur : chez la Pieuvre effrayée, la teinte de la peau varie dans de larges limites. Dans ce groupe, le mimétisme est courant. Les Seiches peuvent s'enfouir dans le sable.
Certains Calmars vivant en mer profonde atteignent de grandes dimensions (16 m, tentacules éployés).
Chez les Coléoïdés, l'un des tentacules du mâle se spécialise et porte des spermatophores : c'est l' hectocotyle. Il permet aux Pieuvres mâles d'apporter la semence jusqu'à la femelle qui est ainsi fécondée. Chez l'Argonaute, qui est une Pieuvre pélagique au cours de la reproduction, les tentacules dorsaux de la femelle sécrètent un nid en forme de nacelle ouvragée, légèrement spiralée, mais non cloisonnée, qu'il ne peut être question de comparer à un phragmocône.
Les Seiches prennent soin de leurs œufs et se servent de leurs bras pour disposer les capsules ovigères en grappes sur des rameaux divers.
Les œufs sont très gros et riches en vitellus. La segmentation fait apparaître les cellules germinales au pôle animal, l'embryon s'accroît en effet par les bords de cette ébauche aux dépens du vitellus. Il n'existe pas de stade trochophore ou véligère.
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Écrit par
- Geneviève TERMIER : maître de recherche au C.N.R.S.
- Henri TERMIER : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
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