CÉPHALOPODES
Systématique
Les Céphalopodes peuvent être divisés en trois groupes principaux : les Nautiloïdes (Tétrabranchiaux), les Coléoïdes (Dibranchiaux) et les Ammonoïdes, tous fossiles.
Nautiloïdes
Les Nautiloïdes (Cambrien VIII-époque actuelle) ont un phragmocône très développé. Certaines formes de l'Ordovicien XIII (Orthonybyoceras) semblent avoir eu 10 tentacules. Aujourd'hui, le Nautile en a 94. Ils sont tétrabranchiaux. Radula à 13 dents.
Les Ellesmérocératidés (Cambrien VIII-Ordovicien XIII) ont des formes droites ou arquées, à siphon marginal vide. Au Cambrien VIII, on connaît trois genres de très petite taille (1 cm) ; à l'Ordovicien, des genres de dimensions plus grandes se développent.
Les Endocératidés (Ordovicien) ont un phragmocône généralement droit, le siphon marginal devient subcentral, large, rempli par des lamelles en cônes emboîtés, traversées par un endosiphon (ce siphon ressemble à la coquille des Salterellidés). Ils comptent des coquilles atteignant 10 mètres de long (Cameroceras).
Les Actinocératidés (Ordovicien XI-Carbonifère) ont un phragmocône droit ; le siphon subcentral est large, formé de segments annulaires et offre un système de canaux partant de l'endosiphon vers la périphérie du siphon, mais n'atteignant pas les loges.
Chez les Orthocératidés (Ordovicien XI-Trias), le phragmocône est droit ou peu arqué, le siphon est étroit, de position variable, rectiligne (orthochoanite) ou annelé (cyrtochoanite). Un exemplaire du Siluronien de Bohême a fourni une poche à encre.
Chez Lamellorthoceras (Dévonien XVII-XVIII), des lamelles radiaires envahissent les loges jusqu'au siphon : il s'agit d'une véritable convergence avec les polypiers ; la coquille, alourdie, n'était certainement plus un flotteur.
Les Ascocératidés (Ordovicien-Silurien) possèdent un phragmocône composé de deux parties. La coquille jeune, mince, arquée, étroite, à siphon orthochoanite, est suivie d'une coquille adulte, renflée en tonnelet, à large siphon cyrtochoanite, et surtout à grande loge d'habitation. La coquille jeune semble se briser chez l'adulte, qui pourrait fort bien avoir été un bon nageur à corps ramassé, à la manière des Octopodes.
Les Oncocératidés (Ordovicien-Carbonifère) ont un phragmocône court, arqué et irrégulier, à grande loge d'habitation ; le siphon est marginal.
Les Discosoridés (Ordovicien-Dévonien) présentent un phragmocône court, arqué, à grande loge d'habitation. L'ouverture de la coquille, souvent contractée, indique que la majeure partie de l'animal y restait enfermée, laissant passer les tentacules et l'entonnoir. Exemple : Gomphoceras.
Chez les Tarphycératidés (Ordovicien-Silurien), le phragmocône, enroulé en spirale, est capable de flotter ; le siphon est large.
Les Nautilidés (Dévonien inférieur-époque actuelle) ont un phragmocône enroulé à siphon mince de position variable. L'enroulement laisse un trou central (ombilical). Ce sont les seuls Nautiloïdés actuels. Les formes ornées d'épines s'arrêtent à la fin du Trias où ne subsiste que le genre Cenoceras, type moyen qui sera la souche de tous les types suivants. Le dessin de la suture cloisonnaire se complique parfois (Hercoglossa de la fin du Crétacé). Chez Aturia (Paléocène-Miocène), à cloison compliquée, le siphon est « dorsal » (à l'intérieur des tours).
Bactritoïdes
Les Bactritoïdés (Ordovicien-Permien) possèdent un phragmocône droit à mince siphon marginal. Ce type de Céphalopode peut morphologiquement être à l'origine, d'une part, de formes à coquille externe, les Ammonoïdés, et, d'autre part, de formes à coquille interne, les Coléoïdés.
Ammonoïdes
Ce groupe (Dévonien XVII-Crétacé) montre un phragmocône enroulé à siphon mince marginal externe (« ventral »). Un opercule à une ou deux valves, l'aptychus,[...]
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Écrit par
- Geneviève TERMIER : maître de recherche au C.N.R.S.
- Henri TERMIER : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
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