CÉRAMIQUE À FIGURES ROUGES (Grèce)
À la fin du viie siècle, en Attique, les ateliers de céramique ont adopté la technique corinthienne des figures noires aux détails incisés, en la mettant au service d'une représentation des mythes et de la réalité qui leur permet de supplanter leurs concurrents. Vers — 530, cette suprématie se transforme en quasi-monopole avec le renversement du système de décor bichrome : désormais les figures se détacheront en rouge sur le fond noir, ce qui les rapproche de la réalité vivante, et surtout leurs détails seront indiqués au pinceau, permettant de moduler le trait. Les cinquante années qui suivent cette invention attribuée à un artiste athénien, le Peintre d'Andokidès, voient s'épanouir un art graphique subtil, dont les recherches formelles précèdent celles de la sculpture : tandis que celle-ci, grâce à la primauté nouvelle du bronze sur le marbre, se dégage lentement des rigidités archaïques, les céramographes attiques maîtrisent déjà les attitudes les plus complexes. C'est par cargaisons entières que cet art original a été exporté en Étrurie, où les tombes de l'aristocratie en ont conservé les chefs-d'œuvre.
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Écrit par
- Bernard HOLTZMANN : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre
Classification
Média