CÉRAMIQUE À REFLETS MÉTALLIQUES
La technique de la céramique à reflets métalliques fait intervenir plusieurs cuissons, la première à haute température pour la glaçure de base, puis une seconde, à basse température et en atmosphère réductrice, qui transforme les oxydes métalliques (cuivre ou argent) des décors peints sur la première glaçure en pellicule de métal fondue dans la glaçure sous-jacente. L'éclat métallique des couleurs ainsi obtenues a donné son nom à la technique. Cette découverte était peut-être simplement l'adaptation d'une technique de l'art du verre (Égypte, fin du viiie siècle), mais son rayonnement dans le domaine de la céramique dépasse de loin son rôle dans la verrerie.
Les premiers centres connus se trouvent au cœur du Califat abbasside (Bagdad notamment), mais la technique, certes coûteuse et difficile, a rapidement connu une diffusion extraordinaire. Utilisée d'abord pour décorer des céramiques en terre argileuse et à glaçure stannifère, elle a été appliquée aussi, plus tard, sur des céramiques siliceuses avec des glaçures variées.
De toute évidence, à partir du xiiie siècle la technique n'est plus le secret de quelques ateliers, mais elle reste un artisanat de luxe à cause de son coût élevé. Le style des décors correspond pour chaque objet à celui de l'ensemble des expressions artistiques de l'aire culturelle à laquelle il appartient.
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Écrit par
- Marianne BARRUCAND : professeure d'histoire de l'art et d'archéologie islamiques à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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