UREWE CÉRAMIQUE

La céramique urewe a été découverte en Afrique orientale dans des régions situées essentiellement à l'ouest des Grands Lacs. Vaisselle modelée, façonnée par moulage du fond puis montage de la partie haute par superposition de colombins, elle est peu diversifiée en ses formes ; elle comprend essentiellement des vases à panse sphéroïde surmontée d'un col cylindrique haut pour les grands récipients, plus bas pour les petits, ainsi que des écuelles à fond rond : une minorité de ces récipients (environ 4 p. 100) ont une « fossette basale » qui servit à caractériser cette production artisanale, fossette due peut-être au moulage des vases dans des calebasses. L'uniformité souvent constatée de cette vaisselle est cependant tempérée par des variantes locales. Pour l'ornementation, il n'y a pas d'exemple de l'emploi d'un engobe ou de peinture, les décors étant incisés ou imprimés, soit sous forme de hachures sur les cols, soit en motifs géométriques répartis au niveau supérieur ou médian de la panse ; le décor des écuelles forme une bande sous la lèvre.

La céramique urewe que l'on a datée d'abord de la première moitié du premier millénaire après J.-C., a été découverte associée à des sites métallurgiques appartenant à ce qu'il est convenu d'appeler en Afrique orientale le « premier Âge du fer ». Mais de nouvelles datations ont montré que les débuts de la métallurgie y étaient nettement plus anciens, et l'on s'accorde aujourd'hui à les faire remonter – encore qu'il y ait des dates encore plus hautes – au vii^e siècle avant J.-C., ce qui permet de considérer la tradition urewe comme la culture la plus ancienne de cette région. L'apport des techniques de la métallurgie du fer a d'abord été attribué à la migration vers l'est de Bantouphones venus du Nigeria et du Cameroun : cette thèse est aujourd'hui abandonnée au profit de celle d'une création autochtone du travail du fer.

— Denise ROBERT-CHALEIX

Bibliographie