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CÉRÉALES

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Modes de production des céréales

Produire des céréales est l'un des plus vieux métiers du monde. C’est également le plus répandu sur notre planète compte tenu de la place majeure qu'occupent encore les agriculteurs dans la population active des pays en développement.

Production mondiale des différentes céréales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production mondiale des différentes céréales

La production céréalière mondiale s’est élevée à environ 2,8 milliards de tonnes (moyenne des années 2022, 2023 et 2024), soit 33 % de plus qu’au début des années 2000.

L'éventail des techniques de production mises en œuvre demeure très large, depuis les plus archaïques jusqu'aux plus modernes. On peut distinguer :

Récolte du mil en Éthiopie - crédits : A.Davey/ Flickr.com ; CC BY 2.0

Récolte du mil en Éthiopie

– les céréalicultures faiblement productives, pour lesquelles l’essentiel de la force de travail est fourni par l'être humain lui-même. Plus de 50 à 60 % des agriculteurs africains et plus de 40 % de ceux d'Amérique latine et d'Asie continuent en effet à travailler à l'aide d'outils manuels comparables à la houe. Les rendements à l'hectare (de 5 à 10 quintaux) comme ceux par personne (de 5 à 10 quintaux également) se situent à des niveaux très bas tant que les agriculteurs n’ont pas accès aux techniques de la « révolution verte » (cf. infra) et (ou) à l'irrigation. Les récoltes demeurent en outre incertaines d'une année sur l'autre, dépendant des aléas climatiques et des risques d’attaques de maladies et (ou) de parasites. L'essentiel de la production est destiné à la consommation du groupe familial. Ce sont donc surtout des céréalicultures vivrières ou de subsistance. Les rendements pourraient être améliorés par des apports raisonnés en intrants ;

– les céréalicultures moyennement productives, pour lesquelles les agriculteurs disposent d'une traction animale permettant de travailler la terre à l'aide d'un araire ou de différents types de charrue. Les rendements à l'hectare peuvent demeurer faibles et irréguliers, mais aussi atteindre, dans certains cas, des niveaux plus élevés : de 20 à 25 quintaux pour les cultures non irriguées et plus de 50 quintaux sur les parcelles irriguées. Les rendements par personne sont plus élevés (de 100 à 200 quintaux par unité de main-d'œuvre) et permettent dans ces conditions de dégager de modestes surplus destinés à la commercialisation. La « révolution verte », fondée sur l'emploi de semences nettement plus productives et scientifiquement sélectionnées, sur l'utilisation d'engrais chimiques, de produits phytosanitaires (fongicides, herbicides, insecticides) et, lorsque c’est possible, sur le recours à l'irrigation, constitue une condition nécessaire pour obtenir des rendements régulièrement supérieurs à 50 ou 60 quintaux à l'hectare.

Moisson du blé dans la province du Manitoba (Canada) - crédits : Tyler Olson/ Shutterstock.com

Moisson du blé dans la province du Manitoba (Canada)

– les céréalicultures hautement productives des pays industrialisés qui se caractérisent par un très important recours à la mécanisation et à la motorisation. Dans certains cas, les rendements à l'hectare demeurent relativement modestes, de l'ordre de 20 à 30 quintaux. Ainsi en va-t-il pour les cultures de blé dites « extensives » (mobilisant des superficies très étendues), pratiquées en Australie, dans la Prairie canadienne ou dans les Grandes Plaines du piémont des Rocheuses aux États-Unis. Mais, dans la Corn Belt des États-Unis ou en Europe de l’Ouest, les rendements à l'hectare peuvent dépasser les 100 à 120 quintaux, en relation avec des précipitations plus abondantes et moins irrégulières, ou davantage encore avec la pratique de l’irrigation. De tels rendements impliquent bien entendu l'utilisation de tout le « paquet technique » de la « seconde révolution agricole » qui constitue dans les pays industrialisés l’équivalent de la « révolution verte » des pays en développement. Ces rendements sont ceux d’agricultures dites « productivistes » car mobilisant les techniques de production les plus modernes.[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France

Classification

Médias

Principales céréales - crédits : (Photoongraphy ; Nitr ; ABCDstock ; Nitr ; VIS Fine Art ; Alex99) / Shutterstock

Principales céréales

Blé (épis) - crédits : INRA DIST/ flickr ; CC-BY

Blé (épis)

Orge - crédits : G. Heilman Photography, Inc.

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