Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CERVEAU ET FONCTIONNEMENT EXÉCUTIF

Le fonctionnement exécutif renvoie à un ensemble de processus cognitifs dont le rôle principal est de faciliter l’adaptation de la personne aux situations nouvelles et/ou complexes, en particulier lorsque les habiletés cognitives « surapprises » ne sont plus suffisantes. L’identification des substrats cérébraux de ces processus de haut niveau fait l’objet de recherches intensives depuis le début du xxe siècle.

Les études initiales : l’importance du lobe frontal ?

Le cortex préfrontal a été initialement considéré comme le soubassement du fonctionnement exécutif. En effet, de nombreux patients cérébro-lésés présentant une atteinte sélective de certaines de ces fonctions à la suite d’une lésion située au niveau des régions frontales ont été décrits. Sur cette base, différents processus ont été identifiés, tels que les capacités de planification, d’inhibition, de gestion des ressources attentionnelles, ainsi que des processus d’abstraction et de catégorisation. Cependant, un certain nombre de travaux réalisés par la suite ont mis en cause cette interprétation. En effet, des troubles exécutifs ne sont pas systématiquement observés après des lésions frontales, mais également à la suite de lésions situées dans des régions postérieures. De plus, la probabilité d’observer un dysfonctionnement exécutif semble plutôt dépendre du type de lésion, les troubles exécutifs étant associés plus fréquemment à des lésions diffuses qu’à des lésions focales.

Par ailleurs, les résultats d’études en imagerie cérébrale chez des participants sains ont également conduit à relativiser le lien entre fonctionnement exécutif et régions frontales. En effet, ces travaux ont montré que, si la mise en route de processus exécutifs divers dépend bien des régions frontales, d’autres régions cérébrales (notamment les régions pariétales) interviennent également. Sur la base de ces données, il a été proposé que les régions pariétales pourraient sous-tendre des processus indispensables à la réalisation des tâches exécutives tandis que les régions frontales seraient associées à des processus cognitifs plus stratégiques, et non systématiquement mis en œuvre de la même façon chez tous les sujets.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteure en psychologie et sciences de l'éducation, directrice de recherche au Fonds de la recherche scientifique de Belgique

Classification