CERVEAU ET PRODUCTION ÉCRITE
Écrire des lettres et écrire des chiffres
Alors qu’écrire des lettres et des chiffres peut sembler très similaire au moyen de gestes graphiques, il est possible que les zones cérébrales impliquées dans les deux cas diffèrent. En effet, d’étranges dissociations peuvent apparaître après des lésions cérébrales au niveau des cortex prémoteur ou pariétal : certains patients sont dans l’incapacité d’écrire des lettres alors qu’ils peuvent encore écrire des chiffres, voire faire des calculs complexes. Curieusement, la dissociation inverse qui aurait préservé la capacité à écrire des lettres et non des chiffres n’a jamais été décrite. Des études expérimentales de neuro-imagerie confirment que les réseaux corticaux mis en jeu dans les deux cas ne se chevauchent pas totalement.
Les gestes d’écriture sont mémorisés dans des régions cérébrales spécialisées, mais il y a encore beaucoup à faire pour localiser précisément ces régions et comprendre leurs propriétés fonctionnelles. Les cortex prémoteur et pariétal postérieur collaborent dans les processus moteurs de l’écriture, mais la fonction exacte de chacun d’eux et leur mode d'interaction sont encore mal connus. Par ailleurs, le rôle respectif des deux hémisphères cérébraux reste à déterminer. Enfin, nous n’avons aujourd’hui aucune donnée concernant le fonctionnement cérébral des enfants présentant des troubles des apprentissages, comme la dysgraphie, qui n'ont encore jamais été étudiés avec ces méthodes. Mieux comprendre les interactions entre cerveau et écriture constitue donc un défi important pour les neurosciences cognitives.
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Écrit par
- Marieke LONGCAMP : maître de conférences, docteure
- Jean-Luc VELAY : chargé de recherche au CNRS
Classification
Média