CÉSAIRE D'ARLES saint (470/71-543)
Césaire naquit sur le territoire de Chalon-sur-Saône dans une famille gallo-romaine chrétienne. À dix-huit ans, il devint clerc à Chalon. Deux ans après, il se fit moine dans l'île de Lérins. Bientôt, on le nomma économe, mais son administration rigoureuse suscita de telles réclamations qu'il fut destitué. Il se livra alors avec ardeur au travail, à la prière, au jeûne, et en tomba malade. On l'envoya se soigner chez le sénateur Firminus à Arles. Dans cette ville, il rencontra des personnages cultivés. L'évêque Éone l'agrégea à son clergé et lui confia la direction d'un monastère voisin.
Trois ans après, Césaire fut élu évêque (503). Il gouverna son diocèse pendant quarante ans et marqua profondément l'Église des Gaules, assez bouleversée par les invasions. Il tint tête aux envahisseurs, mais agit plus encore dans les conciles des évêques de Provence, qu'il présida à Arles (524), à Carpentras (527), à Orange et à Vaison (529), à Marseille (533). C'est au concile d'Orange que furent précisés le dogme du péché originel et la nécessité de la grâce pour les débuts de l'acte de foi, le désir de salut et la prière. Et le concile affirma que tous les baptisés avaient la possibilité d'accomplir, avec la coopération de Dieu, ce qui était nécessaire au salut de leur âme. Cette doctrine, fidèle à saint Augustin, avait adouci les aspects les plus rudes des exposés de celui-ci. Les canons du IIe concile d'Orange eurent l'honneur de devenir une règle de foi universelle.
Césaire prêchait beaucoup et répandait volontiers des copies de ses sermons pour aider les évêques et les prêtres en leur traçant de sûres règles morales. Il écrivit deux règles monastiques : l'une pour les moines, l'autre pour les moniales ; cette dernière obtint un grand succès en Gaule. Pratique avant tout, Césaire ne s'attardait guère aux considérations dogmatiques. Il utilisait sans crainte les œuvres de ses grands devanciers. Son influence s'exerça surtout sur le clergé et peu sur les lettrés, qui ne connurent guère son œuvre que sous des attributions inexactes, en particulier sous le nom de saint Augustin, auquel il avait beaucoup emprunté.
En 513, Césaire avait été nommé par le pape Symmaque vicaire du Saint-Siège en Gaule, titre qui lui permit d'exercer une véritable autorité. Il mourut le 27 août 543, mais, comme ce jour est occupé au calendrier romain par sainte Monique, sa fête est fixée au 26 août dans les églises de France.
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Écrit par
- Jacques DUBOIS : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
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