FRANCK CÉSAR (1822-1890)
Un symphoniste
En 1847, Franck signait un premier poème symphonique, d'après Victor Hugo, Ce qu'on entend sur la montagne. L'œuvre de Liszt qui porte le même titre, publiée seulement en 1857, semble avoit été composée vers 1848-1849. Franck avait des modèles dans les ouvrages de Berlioz, les ouvertures de Mendelssohn ou les symphonies de Spohr, mais jamais avant lui un argument n'avait fait l'objet d'une véritable description musicale : Mendelssohn proposait une succession d'impressions, Berlioz l'évocation d'un être, d'une ambiance, d'une scène. Franck montre une affinité profonde pour Victor Hugo, qui lui servira plusieurs fois de source d'inspiration : deux mélodies (Passez, passez toujours, 1862 ; Roses et papillons, 1872) et Les Djinns, poème symphonique pour piano et orchestre (1884). Si ce premier essai symphonique n'est pas un coup de maître, la démarche est essentielle car elle innove profondément : au cours des années suivantes, de nombreuses partitions de forme analogue ou apparentée verront le jour, sous la plume de Liszt, Saint-Saëns, Smetana, Dvořák, Moussorgski... Après cette première tentative, Franck attendra près de vingt-cinq ans avant de revenir à l'orchestre avec Rédemption, dont le volet central est un véritable poème symphonique. Libéré d'une certaine contrainte, l'orchestre deviendra une préoccupation constante : seul, en oratorio ou simplement par sa façon de traiter la musique de chambre, le piano ou l'orgue.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification
Média
Autres références
-
CHABRIER EMMANUEL (1841-1894)
- Écrit par Roger DELAGE
- 2 470 mots
...aux grandes formes musicales romantiques. Il ne fut attiré ni par la symphonie ni par aucun des nombreux aspects de la musique de chambre. Cet ami de Franck et de ses disciples ne se laissa pas distraire de sa « vocation ». Il revêtit allégrement ces habits apparemment désuets que sont la romance, les... -
CHAUSSON ERNEST (1855-1899)
- Écrit par Marc VIGNAL
- 527 mots
Compositeur français né à Paris, un des principaux disciples de César Franck, Ernest Chausson fit dans une certaine mesure le lien entre celui-ci et Debussy, son ami et protégé. Après des études de droit, il n'entre au Conservatoire qu'à l'âge de vingt-cinq ans, dans les classes de Massenet...
-
CHORAL
- Écrit par Jacques CHAILLEY
- 2 546 mots
- 1 média
On peut en dire autant des trois chorals de César Franck : ce ne sont pas des formes, mais des morceaux de structure différente, dans lesquels l'un des thèmes principaux seulement a le caractère d'un choral. L'allusion parodique au choral Ein feste Burg dans l'Histoire du soldat... -
COMPOSITION MUSICALE
- Écrit par Michel PHILIPPOT
- 6 846 mots
- 2 médias
...des trois mouvements traditionnels ; une autre est celle dite de la composition cyclique, où les mêmes thèmes sont utilisés dans plusieurs mouvements ( César Franck). La seconde direction, au contraire, serait présentée par une extension de la forme sous l'influence, notamment, d'une musique dramatique... - Afficher les 8 références