Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VALLEJO CÉSAR (1892-1938)

« Les Hérauts noirs »

Le premier livre de Vallejo est imprégné de l'esthétique moderniste à la façon de Darío et de Herrera y Reissig. L'amour, la mort, le supplice de vivre, ou bien le paysage et des silhouettes du Pérou, ou encore des souvenirs d'enfance, tels sont les thèmes de ces compositions aux rythmes et aux rimes scrupuleusement étudiés. La couleur locale est fortement suggérée par quelques mots empruntés au quechua. Vallejo a su voir et évoquer de manière pittoresque et vigoureuse les régions et les types humains, tels que les paysans, les caciques ou les curacas. Le recueil rapporte aussi l'expérience de l'amour. L'anecdote d'une déception sentimentale s'épure en une réflexion désabusée sur l'amour conçu comme un concept abstrait, ou bien est sublimée en idéal spirituel ou humanitaire. L'extrême sensibilité du poète est souvent déchirée cependant par d'infinies souffrances, traduites en images hallucinées. Ces coups du destin sont comme les messagers de la mort :

Il y a dans la vie des coups si durs... Je ne sais !Des coups semblant venir de la haine de Dieu ;[comme si devant euxle ressac de tant de souffrancese déposait dans l'âme... Je ne sais !

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

Classification

Autres références

  • AMÉRIQUE LATINE - Littérature hispano-américaine

    • Écrit par , , et
    • 16 963 mots
    • 7 médias
    On retombe dans le désespoir avec El tungsteno (1931), du Péruvien César Vallejo (1892-1938), sur l'exploitation des Indiens dans les mines, et certains romans équatoriens produits par le « groupe de Guayaquil », dont le membre le plus fameux fut Jorge Icaza (1906-1978) ; son Huasipungo...