CESTODES
Biologie
Formes larvaires
L'oncosphère se transforme chez l'hôte intermédiaire en larve infestante. Malgré les différences considérables que présentent les nombreux types de larves, tous ont pour caractéristique commune de porter déjà le scolex du ver adulte. Les autres enveloppes et structures larvaires dont la fonction est de protéger et de faciliter la nutrition de la larve seront rejetées au moment où elle parviendra dans l'intestin de l'hôte définitif. Il existe trois types fondamentaux de larves. Chez les Cyclophyllidiens on en compte deux : le cysticerque qui se forme chez les hôtes intermédiaires que sont les Vertébrés, et le cysticercoïde, chez les Invertébrés. Ces deux types larvaires présentent parfois un bourgeonnement de scolex, de sorte qu'une seule larve produit autant de vers qu'il y a de scolex formés : des milliers chez l'Échinocoque dont l'oncosphère, transmise à l'homme par le chien, devient un kyste hydatique siégeant souvent dans le foie. Chez les autres Cestodes, la larve est du type plérocercoïde ; elle se forme soit chez des Invertébrés, soit chez des Vertébrés.
Au début de la métamorphose de l'oncosphère, on observe un stade où la larve s'est considérablement allongée ; les six crochets se trouvent groupés à l'extrémité postérieure. Ce stade, dit procercoïde, existe dans l'ontogénie de tous les Cestodes, mais il est particulièrement visible chez les Pseudophyllidiens, Tétrarhynques et Tétraphyllidiens dont le développement larvaire subit alors une interruption chez le premier hôte intermédiaire. Le développement ne se poursuivra que quand celui-ci, un Invertébré, sera mangé par un second hôte, un Vertébré : le cycle évolutif chez ces Cestodes nécessite en effet deux hôtes intermédiaires successifs ; il est essentiellement aquatique. Il peut également arriver dans ce cas qu'un hôte d'attente, non indispensable du point de vue ontogénique, puisse faciliter cependant l'infestation d'hôtes définitifs qui, eux, ne sont pas strictement liés au milieu aquatique.
Exemples de cycles évolutifs
Le schéma résume l'essentiel des cycles évolutifs. Tous les Cyclophyllidiens possèdent normalement un seul hôte intermédiaire chez lequel se forme la larve infestante, un cysticerque chez les Vertébrés terrestres ou un cysticercoïde chez les Invertébrés terrestres ou aquatiques. Par exemple, le cysticerque du Taenia saginata de l'homme se développe chez le bœuf ; le cysticercoïde du ténia du chat et du chien (Dipylidium caninum), chez la puce, et ceux de plusieurs ténias de canard chez de petits crustacés aquatiques. Le ténia nain de l'homme (Hymenolepis nana) fait exception, puisque le cysticercoïde peut se former soit dans des insectes, soit directement dans l'intestin humain par auto-infestation : le cycle est dit télescopé.
Chez les autres Cestodes, le cycle évolutif nécessite au moins deux hôtes intermédiaires successifs. Ce sont normalement des cycles aquatiques, le premier hôte intermédiaire qui héberge le procercoïde étant un petit crustacé et le second, chez lequel se forme la larve infestante, un poisson ou exceptionnellement un mollusque marin. Le cycle du bothriocéphale large de l'homme (Diphyllobotrium latum), se déroule en eau douce, le procercoïde étant hébergé par un copépode et la larve infestante par un poisson. Dans ce type de cycle, la présence d'un hôte d'attente est possible.
Spécificité parasitaire
L'hôte définitif s'infeste en mangeant l'hôte intermédiaire qui héberge la larve infestante. Il existe donc des conditions écologiques qui favorisent le déroulement du cycle, de sorte que tous les Vertébrés vivant dans un même biotope devraient pouvoir héberger les mêmes espèces de Cestodes. Tel n'est pas le cas puisque chaque grand groupe taxonomique de Vertébrés possède sa[...]
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Écrit par
- Jean Georges BAER : professeur à l'université de Neuchâtel, directeur de l'Institut de zoologie
Classification
Médias
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