CÉTACÉS
Biologie et écologie
Plongée
Selon les genres, la plongée chez les cétacés a une durée variant de 15 minutes chez le dauphin à 2 heures chez la baleine à bec (Hyperodonrostratus). N'excédant pas 200 mètres de profondeur chez les petits dauphins, elle atteint plus de 2 000 mètres chez le cachalot. Toutefois, les plongées conduites en routine chez chaque espèce sont généralement bien inférieures aux valeurs maximales connues.
La physiologie de la plongée est encore assez mal connue, mais les avancées scientifiques effectuées depuis les années 1990 chez d'autres mammifères marins plongeurs (en particulier chez le phoque de Weddell de l'Antarctique), combinées aux données biologiques spécifiques aux cétacés, permettent de proposer un schéma général des adaptations à la plongée pour cet ordre. La respiration en surface est caractérisée par un petit nombre de ventilations très complètes au cours desquelles la quasi-totalité du volume pulmonaire est renouvelée, contre seulement 15 à 20 p. 100 chez les mammifères terrestres. Par ailleurs, la capacité de stocker l'oxygène est considérablement augmentée par des hématies très nombreuses (de l'ordre de 8 500 000 par cm3 chez le marsouin par exemple) et des concentrations en pigment musculaire (myoglobine) très élevées.
Phonation
Les aptitudes psychiques des cétacés, et en particulier des dauphins, ont depuis longtemps frappé les observateurs. Les moyens modernes, mis actuellement en œuvre dans de vastes aquariums pour des observations précises et prolongées, ont surtout attiré l'attention sur les moyens de communication utilisés par ces animaux. Deux types de sons sont émis par les dauphins : des sifflements d'une durée de 0,5 seconde et d'une fréquence variant de 7 à 15 kilohertz et des « clics », beaucoup plus brefs, lancés au rythme de 5 à plusieurs centaines par seconde sur une bande de fréquence allant de 20 à 120 kilohertz (voire 170 kilohertz). Les sifflements, seuls audibles par l'homme, semblent constituer un moyen de communication entre individus. Des expériences indiscutables ont montré la possibilité d'échange de messages complexes.
Les « clics » servent essentiellement au repérage des proies et des obstacles par écholocation, selon un système « sonar » comparable à celui des chauves-souris. Ces divers sons et ultrasons sont produits par des dispositifs complexes des voies respiratoires supérieures, les cétacés étant dépourvus de cordes vocales. À mesure que les observations s'accumulent, les spécialistes sont conduits à penser que les dauphins et les marsouins pourraient posséder le meilleur analyseur acoustique du monde animal.
Migrations
Les migrations des cétacés de grande taille ont été le mieux étudiées. La recherche de nourriture, les conditions de reproduction sont évidemment les moteurs essentiels des migrations saisonnières.
La plupart des balénoptères séjournent en été dans les régions polaires et subpolaires des deux hémisphères, où ils se nourrissent en quantité considérable des proies disponibles (le krill, Euphausiasuperba, en Antarctique qui forme de véritables nuages de proies à quelques dizaines de mètres sous la surface ; d'autres crustacés planctoniques ou des petits poissons pélagiques, en Arctique). Au début de l'hiver de chaque hémisphère, les balénoptères se dirigent vers les régions tropicales, où ils séjournent durant toute cette saison sans guère s'alimenter. Après l'accouplement, qui a lieu sur les zones d'hivernage, s'effectue la migration de retour vers les hautes latitudes. La gestation dure, selon les espèces, de dix à douze mois ; elle est suivie d'une période d'allaitement d'environ six mois et, dans la plupart des cas, ne semble avoir lieu que tous les deux ou trois ans. Toutefois, il a aussi été découvert que le petit rorqual antarctique ([...]
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Écrit par
- Robert MANARANCHE : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Paris-VII
- Vincent RIDOUX : professeur à l'université de La Rochelle, directeur du centre de recherche sur les mammifères marins à l'université de La Rochelle
Classification
Médias
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