CEUX DE 14, Maurice Genevoix Fiche de lecture

« Le lieutenant Maurice Genevoix entre ici avec tous “ceux de 14”. L’écrivain Maurice Genevoix entre ici avec toutes les figures qui habitent les mille pages de son chef-d'œuvre. » En prononçant ces mots le 11 novembre 2020, lors de la cérémonie du transfert des cendres de Maurice Genevoix (1890-1980) au Panthéon, le président de la République Emmanuel Macron rendait hommage à l'auteur de Ceux de 14, l'un des plus forts témoignages sur la Grande Guerre et, à travers lui, à tous les soldats morts au combat.

Chronique d'une campagne

En août 1914, le jeune normalien Maurice Genevoix est affecté comme sous-lieutenant au 106^e régiment d'infanterie. Il participe à la bataille de la Marne (septembre 2014) puis à celle, particulièrement meurtrière, des Éparges (février-avril 1915). Le 25 avril, dans la Tranchée de Calonne, il est grièvement blessé au bras et à la poitrine. Évacué, jugé perdu, il finit par se rétablir. De retour à Paris en décembre 1915, bien qu'il renonce à poursuivre ses études, il est accueilli à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm par le secrétaire général Paul Dupuy, qui le persuade d'écrire un livre pour rapporter ce qu'il a vécu. En janvier 1916, tandis que la bataille de Verdun fait rage, Sous Verdun paraît chez Hachette, dans une nouvelle collection, « Mémoires et récits de guerre ». Caviardé par la censure militaire, le livre n'en est pas moins salué par plusieurs critiques, et proposé pour le prix Goncourt, qui sera finalement attribué au Feu d'Henri Barbusse. Suivront Nuits de guerre (1917), Au seuil des guitounes (1918), La Boue (1921) et Les Éparges (1923). Les cinq récits seront réunis en 1949 sous le titre Ceux de 14, et complétés par les passages censurés dans les deux premiers ouvrages. Le recueil est dédié « à [ses] camarades du 106, en fidélité, à la mémoire des morts et au passé des survivants. »