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CFE-CGC (Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres)

Une C.F.E. plus offensive

En 1998, lors des Assises de la modernité, la C.F.E. tente d'élargir de nouveau son public en se tournant vers tous les « professionnels de l'entreprise ». Mais, là encore, le projet demeure relativement flou.

Jean-Luc Cazettes, ancien cadre d'Elf, qui prend la succession de Marc Vilbenoît en 1999, réactive l'identité « cadre » et fait le choix d'un certain radicalisme, se démarquant plus clairement de la C.F.D.T., s'opposant à la seconde loi Aubry sur les 35 heures, qui ne fixe pas de référence horaire pour les cadres. En 2003, la C.G.C. (qui a donné son aval à la réforme des retraites des fonctionnaires engagée par François Fillon) se montre également critique à l'égard de la loi sur le dialogue social qui suit, craignant d'être marginalisée dans la négociation collective, à travers la notion d'accords majoritaires qui tend à s'imposer. Enfin, à titre personnel, Jean-Luc Cazettes prend position contre le projet de traité constitutionnel européen en 2005 (mais les deux tiers des sympathisants de la C.F.E. l'approuvent). Cet esprit contestaire redonne plus de visibilité à la confédération et de nouveaux adhérents et électeurs.

Après le décès prématuré de Jean-Luc Cazettes et son remplacement par Bernard Van Craeynest, le 33e congrès de la C.F.E., en décembre 2006, révèle la persistance de difficultés internes : querelle des chefs, éclatement organisationnel qui rend complexe le défi du développement, besoin de renouveau thématique, relatif isolement en Europe. La centrale se repositionne comme l'organisation des « classes moyennes ». Elle fait de l'action contre le stress au travail et du S.M.I.C.-cadres deux priorités. On peut y voir l'indicateur d'une « prolétarisation » de l'encadrement... ou de la « moyennisation » des autres catégories. Dans tous les cas, à travers les thèmes de la souffrance au travail ou du pouvoir d'achat, la C.F.E. se rapproche des organisations « ouvrières » mais sa méthode demeure empirique, d'autant plus que les cadres, pour défendre leurs intérêts, continuent souvent à privilégier des réseaux personnels ou professionnels à la voie syndicale.

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  • CAZETTES JEAN-LUC (1943-2005)

    • Écrit par
    • 181 mots

    Syndicaliste français. Né en Algérie alors française, Jean-Luc Cazettes y fait des études d'économie et inaugure sa carrière dans les assurances. En 1972, il entre dans le groupe pétrolier Antar, qui sera racheté par Elf quatre ans plus tard. En 1973, Cazettes adhère à la C.G.C. (Confédération générale...

  • MALTERRE ANDRÉ (1909-1975)

    • Écrit par
    • 752 mots

    « Les cadres sont les mal aimés d'une société industrielle dont certains dirigeants se refusent d'abandonner le moindre de leurs privilèges, mais entendent obtenir le renoncement aux avantages du personnel d'encadrement, acquis par des années de lutte, espérant ainsi satisfaire, au détriment des cadres,...