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ANDINE CHAÎNE

La tectogenèse et l'orogenèse andines

À l'Albien, les premiers signes du passage d'un régime où la distension est dominante à un régime marqué par la compression se font sentir.

En Colombie, à cette époque, se réalise la collision d'une partie des blocs exotiques à substratum océanique avec le continent. Dans le nord de la Cordillère centrale, des ophiolites chevauchent des roches continentales, avant d'être recoupées par un granitoïde d'âge crétacé supérieur. Une situation très semblable se présente dans la chaîne de Magellan, où ce chevauchement se fait vers le nord. Au Pérou, une partie de la zone côtière se plisse à ce même moment. Puis vient, dans les Andes centrales et méridionales, la succession des grandes phases de compression qui vont donner à la chaîne son architecture ; elles se situent à la fin du Crétacé, au Paléocène, à l'Éocène et au Miocène (en particulier vers sa fin). De fait, ce calendrier du déroulement des phases n'a pas partout la même valeur et rares sont les cas où l'âge des phases est bien précisé par les données paléontologiques ou géochronologiques. Quoi qu'il en soit, il est certain que partout la déformation se propage des zones internes de la future chaîne, proches du Pacifique, vers les zones externes. Certes, chaque phase de déformation reprend, en général en les accentuant, les structures les plus externes dues à la phase précédente, mais elle incorpore aussi à la chaîne, à l'avant, des secteurs jusqu'alors non déformés. Dans les Andes liminaires, les zones internes sont effectivement déformées précocement, mais faiblement, et on n'y observe que de vastes plis très ouverts dans lesquels les strates ne changent pas d'épaisseur. En position plus externe, on rencontre généralement des zones faillées qui sont souvent d'anciennes zones de changement de faciès associées à des failles normales s'aplatissant en profondeur. Lors des phases de compression, ces failles se réactivent, en compression cette fois, donnant des chevauchements qui souvent utilisent des niveaux de décollement, argileux ou gypseux. Il en résulte des ceintures très déformées, à plis et écailles presque toujours déversés vers l'est. C'est là que se développent des plis en chevron dissymétriques vers l'est et à schistosité axiale bien marquée et même localement un faible métamorphisme dynamique contemporain de la déformation. L'âge de ces structures, qui ressemblent souvent mais en beaucoup plus petit, à celles des Rocheuses canadiennes ou du Wyoming, varie selon les secteurs : au Chili, elles datent de la fin du Crétacé, mais sont éocènes dans le Pérou nord et central.

L'événement de la fin du Crétacé se traduit aussi dans les Andes liminaires par un soulèvement faible mais généralisé qui provoque l'expulsion de la mer hors du continent, si l'on excepte les bassins côtiers et quelques transgressions éphémères qui peuvent même atteindre le bassin subandin. Dans les Cordillères occidentales de l'Équateur et de Colombie, la mise en place des terrains océaniques se poursuit au Crétacé supérieur, puisque des terrains de cet âge, encore à faciès de mer profonde, sont affectés par des grands chevauchements, voire des nappes selon certains auteurs, qui mettent en contact des unités crétacées, les unes métamorphiques, les autres non. En Équateur, il est possible que cette mise en place se poursuive au Paléocène, ou même à l'Éocène. À l'extrême sud du continent, dans la Cordillère de Magellan, le serrage nord-sud reprend à la fin du Crétacé et au début du Tertiaire : les molasses du Crétacé supérieur, produit de l'érosion des parties internes de la chaîne, sont déformées et soulevées au Paléogène, subissent alors un raccourcissement de 50 p. 100 et elles forment[...]

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Structure des Andes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Structure des Andes

Pérou central : profil tectonique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pérou central : profil tectonique

Bassins andin et subandin au Crétacé - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bassins andin et subandin au Crétacé

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