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CHAMBRE ARDENTE

Nom générique désignant l'une des formes les plus usuelles du tribunal d'exception au xvie et au xviie siècle français. De 1547 à 1679-1680, la monarchie française a recours à la chambre ardente comme moyen commode pour se débarrasser de cas difficiles. La plus célèbre de ces chambres ardentes est celle de l'Arsenal (1679), destinée à juger la trop fameuse Affaire des poisons et qui fut suspendue par Louis XIV, inquiet de voir impliquer et compromettre quelques-uns des personnages les plus importants ou les plus éminents du royaume, comme Mme de Montespan, Racine et la duchesse de Bouillon. Les chambres ardentes, convoquées et créées spécialement par le roi, sont composées de membres des cours souveraines, spécialement du parlement de Paris, de maîtres des requêtes et de conseillers d'État. Le sens de l'expression « chambre ardente » a été controversé. Les uns y voient une allusion au supplice du bûcher, les autres, de manière plus vraisemblable, établissent un rapprochement entre ce nom et le lieu où se déroulent les séances du tribunal. Celui-ci siège en effet dans une salle obscurcie par des tentures noires, éclairée par un grand nombre de flambeaux : mise en scène baroque par excellence. L'institution, variable selon les cas, reste mal connue et demanderait à être entièrement réétudiée.

— Jean MEYER

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Rennes

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