CHAMBRE DE COMMERCE & D'INDUSTRIE (CCI)
Organisme destiné à représenter les intérêts des professions commerciales et industrielles. La plus ancienne des chambres de commerce est celle de Marseille : elle fut fondée en 1599 par Barthélémy de Laffemas. Colbert et Pontchartrain poursuivront l'œuvre dans plusieurs villes marchandes du royaume. Abolies en 1791, les chambres sont rétablies au nombre de vingt-trois par Jean Antoine Chaptal en 1802, auxquelles s'ajoute celle de Paris en 1803. Cette même année voit la création, toujours par Chaptal, des chambres consultatives de manufactures, fabriques, arts et métiers, qui ne disparaîtront qu'en 1950, après avoir donné naissance à de nombreuses chambres de commerce supplémentaires. Dès avant la Révolution, la France avait fait école à l'étranger : Bruxelles (1703), Cologne (1707), New York (1768), Glasgow (1783), Édimbourg (1786), etc.
En Grande-Bretagne, en Belgique, aux États-Unis, les chambres de commerce sont des associations libres dont les membres se recrutent par adhésion volontaire. En France, ce sont des corps élus par les personnes inscrites au registre du commerce, suivant un système qui, sous le contrôle du Conseil d'État, permet aux diverses branches d'activité et, à l'intérieur de celles-ci, aux catégories professionnelles d'avoir une représentation proportionnelle à l'importance de leurs intérêts. De taille très inégale, les chambres de commerce et d'industrie (C.C.I.) sont au nombre de 152 en métropole et 9 dans les D.O.M.-T.O.M., regroupées en 21 chambres régionales (C.R.C.I.). L'ensemble a pour organisation nationale l'A.C.F.C.I., l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie, qui a succédé en 1991 à l'Assemblée permanente. Il s'agit là d'établissements publics soumis à la tutelle conjointe de plusieurs ministères, et leur organisation comme leur rôle sont définis par une loi de 1898 et des décrets de 1964. La direction est assurée par des membres du patronat.
Les C.C.I. et les C.R.C.I. ont conservé de leurs origines quatre caractéristiques principales : l'enracinement territorial, qu'assure le quadrillage de l'espace national ; le lien organique avec les entreprises, dont elles sont les mandataires ; la vocation interprofessionnelle et interentreprises à l'intérieur de chaque circonscription ; enfin, l'entretien d'une culture d'intelligence économique, à travers de très nombreuses structures d'information. Ces traits se retrouvent dans les missions, également au nombre de quatre :
– Représenter les entreprises auprès des pouvoirs publics et informer ces dernières. Les chambres sont ainsi consultées sur divers sujets (travaux d'aménagement urbain, transports, implantations industrielles). Elles émettent des vœux adressés au gouvernement ou aux autorités locales sur les questions de leur ressort, ainsi que sur les projets de modification de la législation commerciale, économique ou douanière.
– Gérer des équipements tels que ports, aéroports, entrepôts, gares routières, hôtels.
– Informer et conseiller les entreprises.
– Former à l'intention de celles-ci des collaborateurs à travers des écoles consulaires telles que H.E.C. ou les Écoles supérieures de commerce de Paris ou de Lyon.
Dans l'exercice de leurs missions, et notamment en matière de développement économique local ou régional, les chambres doivent compter, depuis 1982, avec les collectivités territoriales dont la puissance et la légitimité peuvent conduire à des situations de compétition.Il existe à Paris une Chambre de commerce internationale, dont l'une des activités les plus importantes est la rédaction et la publication de textes codifiant les usages du commerce et la terminologie qui s'y rapporte. Fédération mondiale regroupant des organisations, des entreprises et des hommes d'affaires, cette[...]
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Écrit par
- Georges BLUMBERG : licencié en droit, diplômé de l'École nationale des langues orientales vivantes, professeur à la faculté libre, autonome et cogérée d'économie et de droit, Paris
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