CHAMPAGNE-ARDENNE
Trois générations d'industries
Région agricole, la Champagne-Ardenne apparaît également comme plus industrielle que la moyenne (15,9 p. 100 des actifs dans l'industrie en 2013 contre 12,5 p. 100 pour la France entière). Mais ses industries, héritées de trois phases d'industrialisation successives, connaissent de sérieuses difficultés.
Les sous-ensembles régionaux de la première génération, hérités de la première phase de la révolution industrielle, au xixe siècle, ont dû faire face au vieillissement de leurs structures. Le secteur le plus touché a été la petite métallurgie des vallées. Dans la vallée ardennaise de la Meuse, forges et fonderies occupent encore près de la moitié des effectifs, à côté de deux nouveaux secteurs, l'industrie automobile avec les usines de grands groupes (Citroën, Ford, General Motors) et des sous-traitants, et la plasturgie très disséminée spatialement. Les vallées haut-marnaises (Blaise et Marne moyenne en amont de Saint-Dizier) ont une structure très émiettée, avec des usines petites et moyennes égrenées dans un chapelet de bourgs et de villages et travaillant pour des donneurs d'ordre extérieurs. Plus au sud, une autre fabrication métallurgique a fait preuve d'un dynamisme étonnant : la coutellerie du Nogentais, où plusieurs dizaines de petites entreprises ont modernisé et diversifié leur production, ajoutant aux couteaux et ciseaux des instruments chirurgicaux et outils industriels de découpage.
L'autre secteur de la vieille génération d'industries, le textile, a connu des destinées contrastées. L'industrie de la laine a totalement disparu de Reims et de la vallée de la Suippe, et ne survit que dans le Sedanais. Au contraire, la bonneterie auboise, bien que secouée par la crise des années 1970, s'est adaptée, au prix de restructurations importantes, notamment la concentration géographique dans l'agglomération troyenne ainsi qu'à Romilly-sur-Seine et Arcis-sur-Aube.
Une génération intermédiaire d'implantations, dont la création s'est étalée de la fin du xixe siècle à nos jours, repose sur la valorisation des ressources locales : travail du bois, du verre, matériaux de construction et surtout un puissant secteur agroalimentaire. Si l'élaboration du champagne est une véritable industrie, il faut y ajouter minoteries et usines d'aliment pour bétail traitant la production céréalière, unités de déshydratation de luzerne, féculeries, sucreries, dont la plus importante d'Europe, la sucrerie Béghin-Say de Connantre, fondée en 1975, laiteries et fromageries, industries de la viande.
La troisième génération (1950-1975), associe l'accueil d'industries diverses, décentralisées de la région parisienne ou implantées par des firmes étrangères, sur les vastes zones industrielles des villes du triangle marnais, Reims, Châlons-sur-Marne et Épernay, et les tentatives de diversification des vieux foyers industriels (International Harvester et Miko à Saint-Dizier, Michelin et Kléber-Colombes à La Chapelle Saint-Luc, à côté de Troyes). Ces établissements, dépendant de sièges sociaux extérieurs, emploient à des fabrications banales une main-d'œuvre souvent peu qualifiée, dont les effectifs ont sensiblement reculé, et restent fragiles.
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Écrit par
- Marcel BAZIN : professeur à l'université de Reims-Champagne-Ardenne
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