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CHAN, ethnie

Peuple minoritaire de Birmanie (Myanmar), dont le véritable pays est le plateau Chan (de 500 à 1 500 m d'altitude), situé entre le Yunnan et la Thaïlande, et traversé du nord au sud par la profonde vallée de la Salouen. Mais on trouve également des Chan sur le territoire kachin, ainsi que dans la province chinoise du Yunnan et au nord de la Thaïlande. En Birmanie, la population totale des Chan était estimée à 4 millions d'habitants en 2008. C'est au xiiie siècle que l'on situe l'arrivée massive des Thai chassés du Yunnan dans les hautes vallées de la Birmanie et l'établissement des premiers royaumes chan. Leur langue fait partie de la famille linguistique thai, d'une relative unité, et se subdivise en différents dialectes selon les emprunts (birman, pāli) qu'elle a faits au cours de son histoire. L'économie du pays chan, comme celle de l'ensemble de la Birmanie, repose sur la riziculture. Les champs sont établis dans les plaines et vallées aménagées en terrasses le long des pentes ou parcourues de canaux d'irrigation. Les cultures du thé et du café, pratiquées sur brûlis à l'est de Loï-Ling, celles de l'arachide, du maïs et d'arbres fruitiers complètent leurs activités agricoles. Chez les Chan Intha, la pêche dans le lac Inle est aussi une ressource importante ; la production d'opium demeure très marginale depuis son interdiction en 1923. Sur le plan du commerce, les Chan n'occupent pas une place très importante. Les marchands font un ou deux grands voyages, chaque année, limités essentiellement au territoire chan et à la haute Birmanie. L'artisanat est une spécialité de certaines localités : ainsi le travail de la laque dans l'État de Kengtung, la poterie dans celui de Mongkung, la sculpture à Maukmaï.

Combattant chan dans la jungle birmane, vers 1979 - crédits : Thierry Falise/ LightRocket/ Getty Images

Combattant chan dans la jungle birmane, vers 1979

Les relations avec les peuples voisins ne sont pas toujours pacifiques : des conflits armés se sont déroulés dans le passé avec les Chingpaw de Kachin et les rapports demeurent tendus. La cohabitation avec les Birmans s'est surtout faite le long des routes les plus importantes et l'influence chan reste prépondérante. Les relations Chan-Chinois sont très suivies : de nombreux artisans chinois descendent l'hiver dans la ville de Nam-Kam et retournent au Yunnan dès le début de la saison chaude ; les Chan du Nord passent fréquemment en Chine et deviennent marchands, ou trafiquants de pierres précieuses. En 1948, avec l'indépendance de la Birmanie et la création de l'État chan, l'autorité des féodaux locaux (sawbwar) est supprimée et un ministre du gouvernement birman les remplace. Depuis lors, les Chan, comme d'autres minorités, n'ont cessé d'être en rébellion contre le gouvernement birman. Les insurgés tirent leurs ressources du trafic de l'opium dont l'État chan, situé dans le Triangle d'or, est producteur.

— Yvan BARBÉ

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Combattant chan dans la jungle birmane, vers 1979 - crédits : Thierry Falise/ LightRocket/ Getty Images

Combattant chan dans la jungle birmane, vers 1979

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  • BIRMANIE (MYANMAR)

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    La chute de Pagan, qui fait suite à celle du Nantchao en 1253, laisse libre cours à toutes les forces centrifuges. Un élément nouveau apparaît dans la grande plaine de Birmanie : les Shan. Ceux-ci sont des Thaï ou Shan selon la dénomination birmane. Le mot est identique à celui de Syam, qui apparaît...