CHANGE Les opérations de change
Les opérations
On peut les classer en deux catégories : les opérations traditionnelles, qui se font au comptant ou à terme ; les autres opérations, développées dans les années 1970-1980, qui concernent les dérivés sur devises et qui ont élargi les possibilités d'opérations à terme.
Marché au comptant et marché à terme
Les opérations au comptant sont celles qui lient la fixation de prix et la livraison des monnaies. Cette dernière se fait généralement deux jours ouvrables après la transaction elle-même (dates de valeur). Elles constituent toujours un compartiment important du marché des changes (un tiers environ des transactions), bien qu'en relative diminution par rapport aux swaps sur devises.
Les opérations à terme (forward) sont celles qui stipulent immédiatement la fixation du prix, alors que la livraison des devises est décalée de 1, 3, 6, 10 mois (ou parfois davantage). Le cours à terme s'obtient en tenant compte du report qui s'ajoute ou du déport qui se retranche au cours au comptant.
Prenons le cas de l'euro, coté au certain. Deux situations sont possibles : soit l'euro a un cours plus élevé à terme qu'au comptant, auquel cas l'euro cote un report ; soit l'euro a un cours plus faible à terme qu'au comptant, il cote alors un déport.
Avec la cotation à l'incertain, c'est l'inverse : si la devise présente un cours à terme plus élevé que son cours au comptant, cela signifie qu'il faut plus d'unités de monnaie nationale à terme qu'au comptant, la monnaie nationale est en déport ; si la devise a un cours plus bas à terme qu'au comptant, il faut moins d'unités de monnaie nationale. La monnaie nationale coterait un report.
Les produits dérivés sur devises
Depuis 1973, est apparu progressivement un nouveau compartiment du marché des changes extrêmement dynamique, celui des produits dérivés. Les opérations qui s'y développent sont extrêmement différentes : les unes fermes (swaps, futures), les autres optionnelles (options, warrants) ; certaines traitées sur les marchés organisés à Philadelphie, Londres, Chicago, Paris..., les autres de gré à gré (over the counter). Elles ont, cependant, un trait commun : elles découlent (« dérivent ») toutes d'un même sous-jacent en monnaie étrangère. Comme elles impliquent des achats et des ventes de devises (et de prêts-emprunts), elles restent cependant très liées aux opérations de change au comptant.
Les swaps sont des échanges entre deux parties qui portent sur des monnaies différentes. À côté du swap de trésorerie qui consiste pour une banque engagée dans une opération à terme à réaménager sa trésorerie en vendant les devises au comptant pour les racheter à terme (ou inversement), on trouve des swaps de devises qui consistent à échanger des quantités de monnaie différentes, portant intérêt, avec obligation réciproque de paiement des intérêts et, éventuellement, de remboursement du principal. Il suffira que deux sociétés de nationalité différente se mettent d'accord pour exploiter leur avantage comparatif en matière de conditions d'emprunts sur leur marché respectif pour qu'elles obtiennent un avantage. Il leur faudra échanger les sommes obtenues sur leur marché national, fixer le taux de change qui servira pour l'échange des dettes et le paiement des intérêts, et enfin prévoir les dates de paiement des intérêts de remboursement du principal.
Ces swaps en devises, qui sont aussi particulièrement intéressants pour gérer le change à long terme, ont connu un développement considérable pour atteindre plus de 2 200 milliards de dollars en 2013. Ils permettent à chacun d'organiser au mieux un portefeuille multidevises. Par exemple, une société qui, trop petite ou trop peu connue à l'étranger pour y lever directement des fonds à de bonnes conditions, pourra le[...]
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Écrit par
- Henri BOURGUINAT : professeur émérite de l'université de Bordeaux-IV-Montesquieu
- Gunther CAPELLE-BLANCARD : professeur des Universités
Classification
Médias
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