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CHANGE Les opérations de change

La stratégie de couverture

L'opportunité

Les entreprises qui travaillent sur le marché international ont trois possibilités pour gérer le risque de change auquel leurs opérations les exposent : ne jamais se couvrir, le faire systématiquement, adopter une attitude sélective.

La première attitude serait hasardeuse tant les évolutions non anticipées des cours de change sont nombreuses et les pertes constatées fréquentes. Se couvrir systématiquement ne serait pas non plus optimal car la couverture permanente coûterait cher et, de plus, elle n'est souvent pas nécessaire. La seule possibilité raisonnable consiste à le faire de façon sélective. Les exportateurs choisissent de se couvrir lorsqu'ils anticipent une dépréciation de la monnaie de règlement de leur créance sur la base d'une comparaison entre le cours au comptant anticipé pour une certaine échéance et le cours à terme correspondant. Les importateurs se couvrent, de leur côté, lorsque le cours anticipé leur paraît annoncer une appréciation. Toutefois, cette comparaison ne sera pas toujours suffisante et il leur faudra parfois – notamment sur les marchés difficiles d'accès où l'on est obligé de « serrer » les prix – choisir à l'exportation de fixer leur offre de prix à l'étranger sur la base du cours de change à terme s'il enregistre un report, de façon à diminuer sa contrepartie en devises. Les services financiers récupéreront cette moins-value en se couvrant à terme de façon à encaisser le report.

À la couverture à terme proprement dite, on pourra préférer, à l'exportation, utiliser la formule de l'avance en devises : dans ce cas, l'exportateur emprunte le montant de la créance en devises qu'il devra encaisser lorsque l'opération se dénouera et il affecte, à l'échéance, le produit encaissé en règlement au remboursement de l'emprunt en devises. De cette façon, il annule son risque de change. Autre procédé encore, la mobilisation des créances nées, qui combine la mobilisation de la créance née (dès qu'il y a passage en douane) et la couverture à terme. Enfin, on peut, pour se couvrir, passer par la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) qui, de société mixte à l'origine, est devenue entièrement privée, en 1994. À côté des nombreuses interventions d'assurance des risques du commerce international (assurance prospective, risque politique), elle peut assurer le risque de change lié à l'établissement du prix en devises, de la facturation au paiement proprement dit.

À la fin des années 1990, des doutes sont apparus sur l'utilité réelle de la couverture à terme des flux commerciaux, dans un monde où les sociétés multinationales, en particulier, travaillent sur de nombreuses devises, dont les variations sont susceptibles de se compenser et où l'investissement se fait en monnaie locale.

L'égalité du différentiel de change et du différentiel d'intérêt

Cette égalité entre le différentiel de change et le différentiel d'intérêt est centrale pour l'équilibre des opérations et, au-delà, pour comprendre le fonctionnement du marché des changes tout entier. Si l'on définit le différentiel de change comme l'écart entre le cours à terme et le cours au comptant calculé en pourcentage annualisé (taux de déport ou de report de la devise), on démontre qu'il est strictement égal au différentiel d'intérêt.

Cette égalité s'écrit (en supposant ici des cotations à l'incertain) :

.avec F, le cours à terme, S le cours au comptant, id le taux d'intérêt domestique et if le taux d'intérêt étranger.

Cette relation s'établit de façon équivalente qu'il s'agisse d'une opération commerciale impliquant une couverture à terme ou d'un placement financier passant par un arbitrage[...]

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Der Goldwaeger und seine Frau, Q. Massys - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Der Goldwaeger und seine Frau, Q. Massys

Change : flux quotidien d'opérations « traditionnelles » (B.R.I.) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Change : flux quotidien d'opérations « traditionnelles » (B.R.I.)

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