- 1. Les théories de base du taux de change
- 2. L'énigme de l'imprévisibilité
- 3. Le rôle de l'information à travers la microstructure du marché des changes
- 4. Le renouvellement des théories du taux de change d'équilibre à moyen et long terme
- 5. Vers une unification des théories du change ?
- 6. Bibliographie
CHANGE Les théories du change
Le renouvellement des théories du taux de change d'équilibre à moyen et long terme
L'incapacité des modèles traditionnels à prévoir les fluctuations de change à court terme a réorienté la recherche en macroéconomie ouverte vers l'analyse de la dynamique du cours de change à moyen et long terme. En effet, le poids des anticipations sur le taux de change futur, élevé dans les mouvements de change à court terme, faiblit largement à plus long terme. Longtemps limitées à l'hypothèse d'une convergence progressive du taux de change vers son niveau de P.P.A., les théories du taux de change d'équilibre à long terme ont connu un essor important dans les années 1990.
Le taux de change d'équilibre fondamental
L'objet des théories du taux de change d'équilibre à long terme, n'est plus tant de prévoir le taux de change, même à long terme, mais bien plutôt de déterminer dans quelle mesure certaines monnaies sont sous- ou surévaluées. Le taux de change d'équilibre ainsi calculé est alors plus proche d'une norme de change que d'une prévision de la dynamique observée du taux de change. Il peut, en principe, servir à justifier des interventions de change ponctuelles, voire à définir l'objectif de change dans un régime de changes fixes.
Le concept de taux de change d'équilibre fondamental a été défini en 1983 par John Williamson. Mais le véritable essor de cette théorie et son application aux données observées ne datent que des années 1990. Face à l'instabilité des taux de change flottants, John Williamson préconise le passage à un régime de zones cibles, où l'objectif central de change serait choisi de façon à être compatible avec à la fois l'équilibre interne et l'équilibre externe de l'économie. Le taux de change d'équilibre fondamental est alors défini comme le taux de change qui assure l'équilibre interne et l'équilibre externe. L'équilibre interne correspond à la croissance maximale qui n'accélère pas l'inflation (taux de croissance potentiel). L'équilibre externe correspond au déficit de la balance courante soutenable à long terme, c'est-à-dire au déficit qui peut être financé à long terme par les entrées nettes de capitaux extérieurs qui ont un caractère structurel. John Williamson distingue, à cet égard, les flux de capitaux étrangers à court terme, de nature spéculative et transitoire, des transferts de capitaux permanents (investissement direct), à caractère plus structurel.
En pratique, les évaluations du taux de change d'équilibre fondamental sont sensibles à la mesure retenue du taux de croissance potentiel qui définit l'objectif d'équilibre interne, et surtout au choix de la cible de balance extérieure (définition du solde structurel). C'est pourquoi le taux de change d'équilibre fondamental est parfois qualifié de taux de change désiré d'équilibre : il a un caractère fondamentalement normatif qui en fait davantage un objectif qu'une prévision. Par ailleurs, la qualité des estimations obtenues dépend aussi de la qualité des estimations des élasticités-prix du commerce extérieur (taux de croissance de la demande – d'exportation ou d'importation – en réaction au taux d'augmentation des prix). Or ces estimations sont extrêmement variables selon les études économiques menées, ce qui laisse planer un doute sur la précision des résultats. La marge d'erreurs autour des estimations du taux de change d'équilibre fondamental reste encore trop élevée pour permettre de mesurer de façon fiable la sous- ou surévaluation des taux de change.
Le taux de change réel naturel (Natrex)
Toutes les théories du taux de change d'équilibre ne sont cependant pas exclusivement orientées vers la définition de normes. Ainsi Jerome Stein, auteur[...]
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Écrit par
- Hélène RAYMOND-FEINGOLD : professeur des Universités en sciences économiques, université de Lille-II
Classification
Média
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