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CHANSON FRANÇAISE

L'essor des « marginaux »

Alain Bashung - crédits : David Lefranc/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Alain Bashung

Claude Nougaro (1929-2004) sort du lot, qui doit composer avec les yéyés pour faire passer sa différence : faire de la poésie avec un accent toulousain, c'était courageux ! Et c'est après Mai-68 que vont apparaître, très mal vus au début, des marginaux qui finiront par prendre le pouvoir : Bernard Lavilliers (né en 1946), Jacques Higelin (1940-2018), Brigitte Fontaine (née en 1940) – qui se doute alors que cette auteur-interprète singulière, qui fait exploser la forme de la chanson moderne, puis subit une éclipse de vingt ans, deviendra la grande référence des jeunes artistes à l'orée du xxie siècle ? Moins solide, trop intransigeante, Mama Béa Tékielski ne résistera pas au show-business. Sur les radios FM, une autre différence s'installe, celle de Véronique Sanson (née en 1949) et de Michel Berger (1947-1992), qui cultivent un américanisme doux, tempéré de paroles sensées et d'une sensibilité vraie. Le tandem Laurent Voulzy-Alain Souchon (le premier né en 1948, le second en 1944) fait preuve d'une réelle invention langagière. Alain Bashung (1947-2009) mêle habilement des influences aussi diverses que celles de Gainsbourg ou du rock américain. Mais, peu à peu, la musique anglo-saxonne supplante la musique francophone sur les ondes françaises, peu à peu le paysage se scinde entre le show-business et ses artistes au message aseptisé, parfois talentueux néanmoins, et les tenants d'une rive gauche qui se serait ouverte aux nouvelles tendances musicales – un jazz moderniste et les musiques du monde –, au premier rang desquels Higelin, Lavilliers et Brigitte Fontaine.

Ferré fut le gourou des années 1970. Le cynique Gainsbourg sera celui des années 1980 ; mais le succès l'atteint quand son talent s'amenuise, ses grandes chansons demeurant celles de sa période rive gauche. À la fin de sa carrière, il lance une mode de chansons faites de jeux de mots unis bout à bout qui peu à peu vide le genre de son sens.

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Maurice Chevalier - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Maurice Chevalier

Mistinguett - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Mistinguett

Joséphine Baker - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Joséphine Baker

Autres références

  • ARRANGEURS DE LA CHANSON FRANÇAISE

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    • 7 929 mots
    • 3 médias

    Si une chanson est au départ une subtile union de paroles écrites par un auteur et d’un air créé par un compositeur, c’est grâce à un accompagnement musical approprié, fruit du travail d’un arrangeur, qu’elle prend toute sa valeur auprès de son interprète.

    Arrangeurs ! Ce mot étonnant...

  • HIGELIN ARTHUR dit ARTHUR H (1966- )

    • Écrit par et
    • 1 183 mots
    • 1 média

    Saltimbanque de la chanson française qui jongle avec le jazz, le rock, l’électro et la pop, le chanteur et musicien Arthur H a su s’affranchir de l’héritage de son père, Jacques Higelin, pour imposer sa voix caverneuse et ses paroles empreintes de poésie surréaliste.

  • AZNAVOUR CHARLES (1924-2018)

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    Maurice Chevalier a dit de lui : « Il a osé chanter l'amour comme on le ressent, comme on le fait, comme on le souffre. » Pourtant le chemin fut long et difficile et, avant de connaître une gloire internationale, Charles Aznavour a bien failli subir l'échec définitif magnifiquement décrit dans « Je...

  • BAKER JOSÉPHINE (1906-1975)

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    À partir de 1927, Joséphine Baker se lance dans la chanson. Sa voix de soprano et son accent américain lui confèrent un charme particulier qui plaît à un large public. En 1930, elle connaît un succès retentissant avec sa chanson « J’ai deux amours » (paroles de Géo Koger et Henri Varna, musique...
  • BARBARA (1930-1997)

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    L’auteure-compositrice et interprète Barbara est de ces artistes qui ont fait de la chanson l’apanage d’une poésie populaire capable d’effleurer les émotions juste avant qu’elles ne s’évanouissent. Cette œuvre – à moins qu’il ne s’agisse des marges d’une autofiction impossible – a révélé un...

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