CHAOUÏA
Région marocaine située entre l'océan Atlantique, l'Oum er-R‘bia, le plateau des Phosphates et le Plateau central, cristallin, la Chaouïa s'étend sur 10 700 kilomètres carrés. Elle fait partie de la région administrative de Chaouïa-Ouardigha (16 760 km2 et 1 655 000 hab. en 2004). Chaouïa vient de chaoui (éleveurs de moutons), nom donné autrefois avec un certain mépris aux tribus arabo-berbères qui pratiquaient l'agriculture et le petit élevage semi-nomade. Le relief est peu accidenté : la seule plaine, endoréique, celle de Berrechid, est peu étendue. Les formes dominantes se composent de plateaux étagés allant de quelques dizaines de mètres à 700 mètres d'altitude vers la haute Chaouïa. La proximité de Casablanca, port d'exportation et gros foyer de consommation, l'importance de la colonisation agraire pendant un demi-siècle (15 p. 100 des terres appropriées en 1950) et des conditions naturelles relativement favorables ont donné à la Chaouïa une place importante dans la production agricole du pays : avec une superficie agricole utile comptant pour 68 p. 100 de la superficie totale de la région, la Chaouïa-Ouardigha représente 13,7 p. 100 de la production céréalière du pays sur la période 1994-2004, soit l’apport le plus important de toutes les régions. Son cheptel, surtout ovin, est estimé à 1,3 million de têtes, soit 12,5 p. 100 du total national. Bien que cette région dispose d'un véritable réseau urbain (Settat, métropole régionale, compte 126 400 hab. en 2007), la répartition de la population urbaine et des activités industrielles est fortement déséquilibrée au profit de Casablanca. La métropole économique du Maroc domine étroitement le monde rural chaoui : ses grossistes achètent et vendent sur tous les souks ; la bourgeoisie citadine accapare l'essentiel de la rente foncière ; la ville, enfin, est le centre de convergence de courants migratoires anciens et intenses qui affectent l'ensemble de la Chaouïa. Dans cette région où moyennes et grandes propriétés sont importantes et où l'irrigation sur une grande échelle est difficile à mettre en œuvre, la transformation de l'agriculture est laissée à l'initiative privée (malgré quelques interventions ponctuelles de l'État), bien que ce libéralisme ne semble guère adapté aux besoins nationaux sans cesse croissants. La région possède également le plus grand pôle minier du pays, avec le centre d'extraction des phosphates de Khouribga, qui recèle 40 p. 100 des réserves nationales. Les implantations industrielles réalisées par ailleurs ne remettent pas en cause la prédominance de l'agriculture.
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Écrit par
- Robert FOSSET : maître assistant à l'université de Rabat
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