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CHAPITRE, ecclésiologie

Dans le langage ecclésiastique, le mot « chapitre » désigne deux institutions hétérogènes, le chapitre cathédral et le chapitre des instituts religieux.

Le chapitre cathédral, composé de chanoines titulaires, représente un collège qui, outre ses fonctions liturgiques, jouait un rôle important dans la vie d'un diocèse jusqu'au second concile du Vatican : pour de nombreuses décisions, l'évêque était tenu de le consulter et même d'obtenir son consentement ; mais l'institution de conseils presbytéraux, représentatifs de l'ensemble du clergé, tend désormais à restreindre cette fonction. En revanche, pendant la vacance du siège, le chapitre continue d'hériter de la juridiction temporelle et spirituelle de l'évêque, mais, au bout de huit jours, il doit avoir élu un vicaire capitulaire qui l'exerce à sa place. Il y a là un vestige intéressant d'une théologie de l'Église locale, d'une conception qui situe l'épiscopat dans l'Église particulière et non au-dessus d'elle ; c'est en vertu de cette conception, d'ailleurs, qu'une vingtaine de chapitres de Suisse et d'Allemagne notamment conservent le droit d'élire leur évêque, soit en vertu d'une coutume immémoriale (Coire, par exemple), soit par convention concordataire. Au xiie et au xiiie siècle, les chapitres avaient acquis ce monopole de l'élection après avoir éliminé les électeurs laïcs et les autres clercs ; au début du xvie siècle, la papauté les en dépouilla, généralement avec la complicité des monarchies catholiques qui en héritèrent, tels les rois de France depuis François Ier, malgré les protestations régulières des Assemblées du clergé du royaume. Depuis le Code de 1917 (can. 329), le Saint-Siège se réserve quasi exclusivement ce droit de nomination, les dernières monarchies catholiques ayant disparu.

Les chapitres des instituts religieux servent à régler la vie de ces derniers selon des modalités juridiques très diversifiées. Sommairement, on peut distinguer : les chapitres généraux, qui pourvoient au gouvernement de l'ordre entier et, le plus souvent, à l'élection de son supérieur général ; les chapitres provinciaux, qui règlent les problèmes d'une circonscription de l'ordre ; enfin, les chapitres conventuels, qui peuvent être soit des chapitres liturgiques, soit des chapitres de coulpes (pour la correction fraternelle et la régulation de la vie commune au for externe), ou des chapitres d'affaires, traitant de problèmes tels que l'admission des novices ou la gestion d'un secteur d'activité déterminé.

— Hervé LEGRAND

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris

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