CHARANÇON
Insecte coléoptère caractérisé par un rostre – prolongeant la tête – souvent très développé et dont les larves peuvent occasionner de nombreux dégâts aux cultures.
Classe : Hexapodes ; ordre : Coléoptères ; sous-ordre : Polyphages ; famille : Curculionidés
La famille des charançons constitue le groupe le plus nombreux (environ 60 000 espèces, plus que toutes les espèces de vertébrés réunies) et le plus évolué des Coléoptères. Protocerius colossus, vivant en Inde et dans les îles de la Sonde, est le plus grand charançon du monde, atteignant 80 millimètres de longueur. Parmi les espèces les plus petites figurent celles d'Europe, qui mesurent entre 5 et 12 millimètres.
Les charançons se reconnaissent à leur rostre, plus ou moins long, à l'extrémité duquel se trouve leur bouche. Les pièces buccales, de type broyeur, sont difficiles à voir ; seules les mandibules sont en général bien visibles ; elles permettent à l'animal de ronger la surface des plantes, du bois et des graines. Les antennes, composées de 10 à 12 articles, sont insérées sur le rostre : elles comprennent un premier article allongé, le scape, puis, faisant un coude avec lui, une série d'articles formant le funicule, et une massue, ovoïde ou fusiforme, de 3 ou 4 articles. L'ensemble peut se plier à l'intérieur d'un profond sillon, réduit parfois à une fossette, qui court parallèlement à l'axe du rostre. Grâce à leurs élytres fortement sclérifiés, les charançons sont capables de conserver l'humidité et de vivre ainsi en conditions inhospitalières telles que dans des silos à grains. Les élytres, portant souvent des écailles colorées, qui sont responsables de leur éclat métallique, ne sont pas soudés l'un à l'autre, ce qui permet à l'animal de voler.
Le développement de ces insectes est de type holométabole, c'est-à-dire jalonné par les stades œuf-larve-nymphe-adulte. La larve est apode, de type vermiforme, et la nymphe est immobile. Quelques espèces, telles que Polydrosus mollis qui vit sur le feuillage des arbres, montrent des cas de parthénogenèse, avec diminution, voire disparition, des mâles.
Les charançons sont exclusivement phytophages ; les larves vivent dans les différentes parties des végétaux et peuvent devenir très nuisibles. La femelle du balanin des noisettes (Curculio nucum), au rostre très développé, pond dans les noisettes en formation ; la larve se développe à l'intérieur, ronge l'amande et perce la coque d'un trou rond pour aller se nymphoser dans la terre. La calandre des grains ou charançon du blé (Calandra ou Sitophilus granaria), originaire d'Orient, comme le blé lui-même, est répandue partout, et infeste les céréales : la larve se nourrit des grains, se nymphose à l'intérieur et émerge à l'état adulte, laissant un grain vide. Cette espèce et Calandra (= Sitophilus) oryzae, qui infeste le riz, représentent les dévastateurs de grains les plus importants. Les adultes se nourrissent cependant du nectar et du pollen des fleurs.
D'autres espèces, comme le charançon de l'épicéa (Magdalis violacea) et le charançon du sapin (Pissodes picae), s'attaquent aux conifères. Les femelles déposent leurs œufs dans des trous qu'elles creusent dans l'écorce des arbres et les larves vont se nourrir du bois en perçant des galeries sinueuses. Les adultes mangent les pousses et les feuilles de la plante hôte sans causer de gros dégâts.
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Écrit par
- Santiago ARAGÓN : docteur en biologie, attaché temporaire d'enseignement et de recherche
Classification
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