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CHARBON Géologie

Nomenclature lithologique

C'est la nomenclature du Congrès de Heerlen (1935) qui est la plus utilisée en Europe. Après de nombreuses retouches, elle a atteint un haut degré de complexité. Elle utilise les éléments microscopiques constitutifs, appelés macéraux, par assimilation aux éléments minéraux des roches éruptives ou sédimentaires ; ce terme de «  macéral » a été forgé à partir de « macération » (des tissus végétaux) et de « minéral ».

On peut ranger les principaux macéraux en plusieurs groupes.

Le groupe de la vitrinite est de couleur grise en lumière réfléchie. C'est l'élément essentiel du vitrain. On y distingue deux types :

– la télinite, où une structure cellulaire est encore reconnaissable ;

– la collinite, qui ne présente plus aucune structure cellulaire.

La télinite dérive de tissus végétaux, ligneux principalement, qui se sont gélifiés presque entièrement, avec réduction du pouvoir réflecteur et de la couleur. La collinite dériverait de gels humiques. Il paraît regrettable que ces deux types de vitrinite qui ont des origines aussi différentes aient été réunis du fait de leur ressemblance au microscope.

Le groupe de l'exinite est de couleur foncée en lumière réfléchie. On y rassemble :

– l'exinite proprement dite, constituée par l'ensemble des cutines des exines de spores et de grains de pollen, des cuticules de feuilles ; sombre et noire en lumière réfléchie, elle devient plus pâle et moins visible pour disparaître dans les charbons maigres ou anthraciteux ; dans les charbons riches en matières volatiles, qui peuvent être transparents en lames minces, elle devient rouge sombre en lumière transmise ; on distingue la sporinite et la cutinite ;

– l'alginite ;

– la résinite qui dérive de la résine des appareils sécréteurs (corps résineux) ; elle est gris foncé, en globules ou en imprégnations diffuses dans le vitrain ; elle peut aussi remplir les cavités de la télinite.

Le groupe de l'inertinite, de couleur blanche en lumière réfléchie, rassemble des éléments plus ou moins inertes à la cokéfaction :

– la sclérotinite, révélant la structure cellulaire irrégulière bien visible de champignons, avec, souvent, des sclérotes en grains arrondis d'assez grande taille, à contours bien définis ; toujours blanche, elle a un fort pouvoir réflecteur ;

– la micrinite, en très petits grains blancs, à fort pouvoir réflecteur, dérivant peut-être des mycéliums de champignons, mais homogène, sans cellules reconnaissables ;

– la fusinite, tissus ligneux à structure cellulaire bien visible ; les cellules sont vides ou remplies de substances minérales (souvent CO3Ca), avec des parois jaune clair, à pouvoir réflecteur élevé ;

– la semi-fusinite, intermédiaire entre la vitrinite et la fusinite.

À côté de ces macéraux bien définis, il existe des types de passage, de la fusinite à la vitrinite par exemple (cas de la télinite), par des formes de bois de plus en plus gélifiées, que certains auteurs ont appelées xylain, xylo-vitrain, vitro-fusain, etc.

Ces macéraux, ou groupes de macéraux, se groupent et s'associent pour former les lithotypes macroscopiques.

En dehors de cette nomenclature de Stopes-Heerlen, deux autres, principalement, ont été établies : celle de Thiessen-Bureau of Mines, en usage aux États-Unis, et celle de l'Institut de géologie de l'Académie des sciences d'U.R.S.S., cette dernière s'appuyant davantage sur des données génétiques. La force des traditions locales interdit d'espérer un accord sur une nomenclature unique. Mais on a pu établir des équivalences approximatives.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, géologue au Bureau de recherches géologiques et minières

Classification

Médias

Charbon - crédits : Encyclopædia Britannica, Inc.

Charbon

Classification de Grüner - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classification de Grüner

Classification du congrès de Toronto, 1913 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classification du congrès de Toronto, 1913

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