CHARBON Industrie charbonnière
Le charbon en France
Le contexte énergétique français
La consommation d'énergie primaire en France a connu une légère progression ces dernières années, passant de 334 millions de tonnes équivalent charbon (1 T.E.C. = 0,7 T.E.P., tonne équivalent pétrole) en 1996 à 394 millions de T.E.C. en 2005, soit une croissance annuelle moyenne de 2 p. 100. L'équilibre entre les énergies évolue : aujourd'hui, le charbon ne représente plus en France que 5 p. 100 de la consommation totale d'énergie primaire, tandis que la part du nucléaire s'élève à près de 35 p. 100. Cette faible part de l'utilisation du charbon est une conséquence du développement important de l'énergie nucléaire et fait de la France un cas atypique dans la répartition entre les différentes énergies. La moyenne mondiale pour le charbon est en effet d'environ 25 p. 100. La part du gaz naturel ne cesse de croître depuis 1970.
Le marché de l'énergie en France se caractérise aussi par la place prise par l'électricité dans l'ensemble de la consommation d'énergie. Cette part atteint aujourd'hui 42 p. 100 de la consommation d'énergie du pays et s'explique par la forte hausse de la production nucléaire depuis la fin des années 1970. L'électricité française est essentiellement produite à partir de l'énergie nucléaire (78 p. 100 en 2005), de l'énergie hydraulique (10 p. 100) et du thermique classique dont le charbon (5 p. 100). En 1980, la répartition était de 25 p. 100 pour le charbon, 24 p. 100 pour les hydrocarbures, 27 p. 100 pour l'hydraulique et 24 p. 100 pour le nucléaire.
Le marché charbonnier français
Le marché charbonnier français ne correspond plus qu'aux importations de houille.
Elles sont stabilisées depuis quelques années aux environs de 20 millions de tonnes (21,5 Mt en 2005). Ces importations concernent du charbon vapeur (65 p. 100), destiné à la production d'électricité, et du charbon à coke (35 p. 100), utilisé pour la sidérurgie. Les cinq principaux pays d'origine sont l'Australie (5,3 Mt), l'Afrique du Sud (4,2 Mt), la Colombie (2,5 Mt), les États-Unis (1,9 Mt) suivis de la Pologne (1,5 Mt).
Quelles sont les utilisations du charbon en France ? Sur une disponibilité de plus de 19 millions de tonnes en 2005, 6,3 Mt, soit 33 p. 100 ont été utilisés pour la production de coke, destiné à la fonderie ou à la sidérurgie. La demande de cette dernière a d'ailleurs beaucoup chuté depuis sa restructuration (la sidérurgie consommait 13 Mt de coke en 1978).
La principale utilisation du charbon reste aujourd'hui la génération d'électricité, en particulier par les deux producteurs principaux : E.D.F. et S.N.E.T. (Société nationale d'électricité et de thermique) ex-filiale de Charbonnages de France (C.D.F.), devenu en 2007 ENDESA-France. Le charbon est l'élément de bouclage dans la production d'électricité française, et son utilisation varie en fonction des conditions climatiques ou des aléas de la production nucléaire et hydraulique. En 2005, 10,4 Mt (soit 54 p. 100 des disponibilités) ont été utilisées à la génération d'électricité, en légère augmentation par rapport aux années antérieures.
Une autre utilisation du charbon en France est la production d'électricité et de vapeur dans l'industrie (environ 12 p. 100 des disponibilités, soit 2,3 Mt). Le volume utilisé est stable depuis plusieurs années.
Enfin, environ moins d'un Mt sont encore à usage domestique, pour le chauffage ou la cuisson des aliments, essentiellement dans les régions à tradition charbonnière comme le Nord - Pas-de-Calais ou la Lorraine. Cette utilisation décroît de 10 p. 100 tous les ans.
La politique charbonnière française
Comme toute l'Europe, la France a été confrontée au déclin de sa production[...]
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Écrit par
- Michel BENECH : ingénieur principal du service technique et réglementation aux Charbonnages de France, Paris
- Pierre BERTE : ingénieur, délégué aux affaires européennes
- Jacques BONNET : ingénieur civil des mines, directeur technique
- Robert PENTEL : chargé de mission au service environnement et procédés, Bureau de recherches géologiques et minières
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Médias
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