CHARBON Vue d'ensemble
Après avoir été la principale énergie consommée dans le monde de 1850 à 1950, le charbon est encore aujourd'hui un combustible indispensable. Si, au début du xxie siècle, le pétrole conserve la première place avec plus du tiers du bilan énergétique mondial, le charbon en constitue le quart, devant le gaz naturel, l'ensemble des énergies renouvelables et le nucléaire. Il faut surtout noter que, sur les trente dernières années, son utilisation a connu une croissance annuelle régulière, de 3 p. 100 environ, soit en consommation totale annuelle, un bond de 3 à 5 milliards de tonnes en trente ans. Cette position est encore plus marquée si l'on se réfère à la production d'électricité puisque, dans ce cas, le charbon occupe aujourd'hui la première place avec 40 p. 100, devant le gaz naturel (19 p. 100), l'hydraulique et le nucléaire (16 p. 100 chacun), et le pétrole (7 p. 100).
De 1970 à 2000, l'augmentation de consommation énergétique s'est accomplie à parts à peu près équivalentes entre les pays de l'O.C.D.E. et les pays en développement. De 2000 à 2030, elle sera deux fois plus importante dans ces derniers pays que dans l'O.C.D.E. La Chine produit aujourd'hui son électricité à près de 80 p. 100 à partir de charbon et, même si d'importantes progressions sont attendues du nucléaire et de l'hydraulique, l'augmentation de la demande en électricité est telle que près de 200 GWh « charbon » devront être installés d'ici à 2050. En Inde, la croissance sera du même type pour simplement permettre une augmentation de la consommation de 612 kWh par personne aujourd'hui à 2 650 kWh en 2035, là encore principalement en brûlant du charbon. Les pays développés ne sont pas en reste et, notamment aux États-Unis et en Europe, on envisage la construction de nombreuses centrales thermiques.
Au total, c'est plus de 600 centrales thermiques à charbon qui devront avoir été construites en 2030, selon l'Agence internationale de l'énergie, pour faire face aux besoins nouveaux et pour remplacer une partie des 800 installations arrivées en fin de vie dans la période.
Sur le plan mondial, tout laisse donc à penser que le charbon va accroître à l'avenir son importance relative parmi les énergies primaires. Le premier argument repose sur l'analyse des réserves. À la différence du pétrole, dont les réserves prouvées, exploitables aux conditions économiques et techniques d'aujourd'hui, sont estimées pouvoir fournir une quarantaine d'années de consommation au rythme actuel, et du gaz naturel que l'on crédite d'une soixantaine d'années de consommation dans les mêmes conditions, les réserves de charbon se comptent en siècle (150 à 300 ans). Le déclin des hydrocarbures liquides et gazeux arrivant avant celui du charbon, la croissance des prix du pétrole et du gaz ne peut que s'accentuer dans l'avenir, renforçant corrélativement l'intérêt économique du charbon.
Par ailleurs, la répartition géographique des gisements de charbon ne présente pas la même concentration que le pétrole (Moyen-Orient) et le gaz naturel (Russie, Iran, Asie centrale). L'Amérique du Nord, principalement les États-Unis, l'Amérique latine, l'Asie (Chine, Inde), le Pacifique (Australie, Indonésie), l'Europe et la Russie, l'Afrique du Sud comptent de très nombreux gisements de charbon, de sorte que pour chaque zone économique les réserves sont estimées à l'équivalent de 150 à 250 ans de consommation actuelle. Du reste, les disparités géographiques n'entraînent pas de surcoûts importants, car le charbon se transporte assez aisément par voie maritime. Par ailleurs, les rendements des centrales électriques à charbon ont connu des progrès considérables au cours des trente dernières années et les technologies permettent une bonne adaptation aux différents[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert PENTEL : chargé de mission au service environnement et procédés, Bureau de recherches géologiques et minières
Classification
Autres références
-
AUSTRALIE
- Écrit par Benoît ANTHEAUME , Jean BOISSIÈRE , Bastien BOSA , Vanessa CASTEJON , Encyclopædia Universalis , Harold James FRITH , Yves FUCHS , Alain HUETZ DE LEMPS , Isabelle MERLE et Xavier PONS
- 27 355 mots
- 29 médias
...de l'épuisement des ressources en pétrole, et elle assure le quart de la production mondiale de ce minerai qu'elle exporte intégralement. Tandis que la houille, souvent extraite à fleur de terre, a vu sa production décupler entre 1966 et 2004, passant de 33 à 373 millions de tonnes par an, plaçant l'Australie... -
BERGIUS FRIEDRICH KARL RUDOLF (1884-1949)
- Écrit par Georges BRAM
- 374 mots
- 1 média
Chimiste allemand né à Goldschmieden (près de Breslau, Allemagne) et décédé à Buenos Aires (Argentine). Bergius entreprend des études de chimie à l'université de Breslau où il suit les cours de Ladenburg, puis à Leipzig où il prépare un doctorat qu'il soutient en 1907. Il devient ensuite pendant...
-
CARBONIFÈRE
- Écrit par Alain BLIECK
- 1 170 mots
C'est dès le xviiie siècle que Richard Kirwan a introduit le terme carbonifère pour désigner des roches productrices de charbon et le mot a désigné les dépôts houillers de Grande-Bretagne et d'Europe occidentale à partir du xixe siècle. Aujourd'hui, le Carbonifère représente...
-
CHARBONNAGES DE FRANCE
- Écrit par Pierre BERTE
- 597 mots
Les Charbonnages de France sont nés en 1946 de la nationalisation des Houillères de France, pour la plupart déjà intensivement exploitées depuis plus d'un siècle. Depuis leur création jusqu'à leur disssolution en 2007, leur mission a considérablement évolué. De fournisseur de l'énergie principale...
- Afficher les 23 références