POZZO DI BORGO CHARLES ANDRÉ (1764-1842)
Gentilhomme corse, né le 8 mars 1764 à Alata, près d'Ajaccio, mort le 15 février 1842 à Paris.
D'origine corse, Charles André Pozzo Di Borgo est partisan de l'intégration politique de son île à la France. Lorsque celle-ci obtient le statut de département français, il représente la Corse auprès de l'Assemblée législative de 1791 à 1792. De retour en Corse, Pozzo prit l'initiative, avec Pasquale Paoli, en 1793 d'une rébellion visant à faire passer l'île sous protectorat britannique. Après le départ des Britanniques en 1796, Pozzo accompagne sir Gilbert Elliot, ancien vice-roi de la Grande-Bretagne en Corse, à Vienne (1798). Il y demeurera jusqu'à ce qu'il se mette au service de la Russie, prévoyant que cette dernière va entrer dans une coalition contre Napoléon.
Pozzo mène alors des missions diplomatiques délicates à Vienne et à Constantinople. Il quitte cependant son poste et se retire à Vienne après la paix de Tilsit (1807). Mais les hostilités reprennent entre Napoléon et Alexandre Ier, qui rappelle Pozzo. Ce dernier reprend du service en 1813. Il obtient ainsi la collaboration de la Suède contre la France et est promu général de l'armée russe.
Après la défaite de Napoléon et l'accession de Louis XVIII au trône de France en 1814, Pozzo est nommé ambassadeur de Russie auprès de la cour de France et est, en tant que tel, l'un des représentants du tsar au congrès de Vienne. Pendant les Cent-Jours (1815), Pozzo rejoint Louis XVIII dans son refuge temporaire à Gand, en Belgique. Après la défaite finale de l'empereur, Pozzo devient le défenseur des intérêts français, service que le gouvernement récompense en l'élevant au rang de comte et de pair en 1818.
Bien que son influence à Paris décline pendant la Restauration de Charles X (1824-1830), Pozzo conserve son poste. Après la déposition du roi lors des Trois Glorieuses (juillet 1830), il maintient des relations cordiales entre la Russie et la France malgré la répugnance manifeste du nouveau tsar, Nicolas Ier, à reconnaître Louis-Philippe roi des Français. Pozzo est cependant transféré à l'ambassade de Russie à Londres en 1835 car sa sympathie excessive pour les Français pourrait nuire aux intérêts du tsar. Malade, il revient en 1839 terminer sa vie à Paris où il meurt en 1842.
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Autres références
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PERSÉCUTION
- Écrit par Georges TORRIS
- 4 157 mots
...notamment par Pavel Pavlovitch Troussotzky, l'« éternel mari » de Dostoïevski (1870). Plus extraordinaire que tous les romans est la vie de Charles-André Pozzo di Borgo (1768-1842), qui, contemporain, compatriote et ami d'enfance de Napoléon, consacra entièrement sa vie à mener contre l'Empereur une vendetta...