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COULOMB CHARLES AUGUSTIN (1736-1806)

Pendule de Coulomb - crédits : Keystone/ Getty Images

Pendule de Coulomb

Charles Augustin Coulomb est l'une des personnalités les plus marquantes de l'histoire des sciences et des techniques. Ses travaux ont contribué à une meilleure connaissance des phénomènes de l'électricité, du magnétisme et de la mécanique appliquée à l'étude des frottements et des torsions.

Il peut être considéré comme l'un des plus grands ingénieurs du xviiie siècle en Europe. L'apport de Coulomb à la physique est bien résumé dans l'éloge que Biot a fait de lui : « C'est à Borda et à Coulomb que l'on doit la naissance de la véritable physique en France, non pas de la physique verbeuse et hypothétique, mais de cette physique ingénieuse et exacte qui observe et compare tout avec rigueur. »

Le grand commis et le savant

Charles Augustin Coulomb est né à Angoulême le 14 juin 1736. Adolescent, il suivit à Paris les cours du collège Mazarin et du Collège de France avec le désir de devenir mathématicien. Henry Coulomb, son père, était devenu, après une carrière militaire, inspecteur des Domaines du Roi, mais des revers financiers l'obligèrent à retourner à Montpellier où la famille Coulomb avait joué un rôle important. Charles l'y suivit et devint, en 1757, membre adjoint de la Société des sciences de cette ville. Admis en février 1760 à l'école du génie de Mézières, il en sortit en novembre 1761 avec le grade de « lieutenant en premier » dans le corps du génie. Son premier travail important d'ingénieur militaire fut, de 1764 à 1772, la construction, à la Martinique, du fort Bourbon, qui devait protéger l'île contre la flotte anglaise. Les terribles conditions de travail qui y régnaient et plusieurs graves maladies qu'il y contracta rendirent sa santé précaire pour le restant de sa vie. Après son retour en France, il servit successivement, entre 1773 et 1781, à Bouchain, Cherbourg, Besançon, Rochefort et Lille.

En 1773, sur la base d'un important mémoire de mécanique appliquée, il fut admis à l'Académie des sciences comme correspondant de Charles Bossut. Son mémoire avait pour titre : Sur une application des règles de maximis et de minimis à quelques problèmes de statique relatifs à l'architecture.

En 1777, il obtint le premier prix de l'Académie des sciences pour un mémoire intitulé Recherches sur la meilleure manière de fabriquer les aiguilles aimantées. En poste à Rochefort en 1779, Coulomb poursuivit une longue série d'expériences sur les frottements, qui lui permirent d'établir une théorie des frottements, ce qui lui valut en 1781 un nouveau premier prix de l'Académie des sciences et son élection à cette société en décembre de la même année avec le titre de mécanicien adjoint. À cette époque, il était en poste à Paris. En raison de sa renommée d'ingénieur et parce qu'il appartenait à l'Institut, les fonctions militaires de Coulomb devinrent purement consultatives, et il garda son poste officiel à Paris jusqu'à sa démission en 1791 (il avait alors le grade de lieutenant-colonel). Entre 1773 et 1806, Coulomb fit à l'Institut la lecture de trente-deux mémoires scientifiques, dont les fameux sept mémoires sur l'électricité et le magnétisme, entre 1785 et 1791. Ses talents et son ardeur à accomplir certaines tâches que lui avait confiées l'Institut lui valurent, en juillet 1784, le poste héréditaire d'intendant des Eaux et Fontaines. Cette fonction le rendait responsable du contrôle et de l'administration de tous les aqueducs, pompes, fontaines et conduites d'eau des domaines royaux. Son dernier poste dans la fonction publique fut celui d'inspecteur général de l'Instruction publique, qu'il occupa de 1802 à sa mort. Il joua un rôle important dans la mise en place du système français des lycées. Il mourut à Paris le 23 août 1806.

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