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BONNET CHARLES (1720-1793)

Naturaliste et auteur d'écrits philosophiques, il découvrit la parthénogenèse (reproduction sans fécondation) et développa la théorie de l'évolution dite des catastrophes. Juriste de métier, les sciences naturelles étaient son occupation favorite. S'adonnant d'abord à l'entomologie, il étudia la reproduction des pucerons et découvrit que l'insecte femelle est capable de se reproduire sans fécondation par le mâle. Il étudia ensuite l'appareil respiratoire des chenilles et des papillons ; il montra que ces animaux respirent à travers des pores qu'il nomma stigmates. Ces travaux lui valurent le titre de membre correspondant de l'Académie des sciences de Paris (1741) et de la Royal Society de Londres. Bonnet s'intéressa ensuite à la botanique pour étudier la structure et la fonction des feuilles.

Un début de cécité l'obligea de changer à nouveau de centre d'intérêt ; il s'orienta alors vers la philosophie. Frappé par ses expériences sur les pucerons, Bonnet prétendit, dans Considérations sur les corps organisés (1762), que chaque organisme contient en lui-même une série infinie d'individus préformés, ce qui mène à l'immortalité et à l'immuabilité des espèces. Il répliqua à la preuve fournie par les fossiles de l'existence de certaines espèces éteintes par La Palingénésie philosophique (1769), œuvre dans laquelle il prétend que la Terre subit périodiquement des catastrophes universelles qui détruisent presque toute vie et que les survivants montent d'un degré sur l'échelle de l'évolution. Bonnet fut le premier à utiliser le terme d'évolution dans un contexte biologique. Son Essai de psychologie (1754) et son Essai analytique sur les facultés de l'âme (1760) anticipent sur la psychologie expérimentale.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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