BROSSES CHARLES DE (1709-1777)
Un artiste
Et comment oublier ce que Lanson déjà signalait : que de Brosses est un excellent critique d'art. Moins avisé que l'abbé Du Bos, meilleur assurément que Montesquieu, aussi bon sûrement que Diderot. Il boude Giotto, Cimabue, Uccello ? Sans doute. Il leur préfère Léonard, le Corrège, Michel-Ange et surtout Raphaël. Serait-ce donc déshonorant ? Reconnaissons plutôt qu'il vit avec son temps ; et nous, au nôtre. En ceci pourtant précurseur qu'il regrette que Vivaldi ne soit pas encore apprécié de ses contemporains. À cet égard, il serait donc heureux chez nous. Mais que penserait-il de nous, ce magistrat vertueux, savant, artiste et libertin ? La question n'a guère de sens, et peu importe. Du moins pouvons-nous enfin le lire, et le mettre à sa vraie place, cet assez grand homme qui a mauvaise presse durant la Révolution (pour sa noblesse, et son épicurisme), et plus tard en régime bourgeois (parce qu'il ne respecte rien de ce qu'il convient aux nantis que les autres respectent).
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Écrit par
- ETIEMBLE : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'université de Paris-IV
Classification
Autres références
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PACIFIQUE HISTOIRE DE L'OCÉAN
- Écrit par Christian HUETZ DE LEMPS
- 7 286 mots
- 20 médias
...géographique comme bien d'autres. Le meilleur exemple français de cet appétit de savoir est certainement l'ouvrage du président du Parlement de Dijon, Charles de Brosses, Histoire des navigations aux Terres australes (1756), un bilan des connaissances sur le Pacifique à la veille des premiers grands voyages...