GUIGNEBERT CHARLES (1867-1939)
Agrégé d'histoire et élève de Renan, qui l'encouragea dans l'étude des origines chrétiennes — comme il avait orienté Paul Sabatier vers le réveil spirituel et le mouvement franciscain du xiiie siècle, ou d'autres vers l'histoire religieuse de la Révolution française.
Après avoir soutenu sa thèse en 1902 sur Tertullien, Guignebert fut chargé en 1906 d'un cours d'histoire du christianisme à la Sorbonne, et il y devint en 1919 le premier titulaire de la chaire de ce nom. Ses études le préparaient à intervenir dans la crise moderniste. Il le fit en observateur du dehors, cherchant à montrer, de son point de vue laïc et rationaliste, les contradictions internes qui vouaient le mouvement à l'échec (Modernisme et tradition catholique en France, 1907). Il intervint dans les débats sur une des questions alors les plus controversées (L'Évolution des dogmes, 1910).
Avec une audace aujourd'hui interdite, il produisit une œuvre qui embrasse la totalité de l'histoire du christianisme et qui comporte deux trilogies : l'une consacrée au fondateur (Jésus, 1933 ; Le Monde juif vers le temps de Jésus, 1935 ; Le Christ, 1943), et la seconde à l'institution (divisée en trois périodes : ancienne, médiévale et moderne).
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Écrit par
- Émile POULAT : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
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